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 Not over yet [Rococodriel]

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MessageSujet: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptySam 13 Juin - 15:14

    L'air morne, je reportais mon regard à la fenêtre pour essayer de percevoir un rayon de lumière, à travers les rideaux fermés. Ce que cela pouvait être déprimant. Je ne pouvais compter le nombre de fois où mon visage avait été éclairé, et où j'avais même pu me déplacer plus de dix mètres. On m'apportait mes plateaux de repas dans ma chambre, et c'était à peine si je pouvais voir des gens. Non, la seule personne que je pouvais voir était ma mère, et occasionnellement son hippie de petit ami. Je n'étais pas (plus) enfermée à l'hôpital, non, mais bien retenue en otage dans ma propre maison par ma folle de génitrice. Déclarant qu'il était bien trop dangereux pour moi de me trouver dans la même salle de classe, ou dans le même établissement qu'une de ces créatures qui m'avaient transformé en demi momie, ma mère m'avait officiellement désinscrite du lycée et m'avait mise aux cours par correspondance. Cela ne me gênait pas, c'était autrement plus instructif que les cours magistraux. Mais je m'ennuyais encore plus que d'habitude, ce qui était quand même, il fallait l'avouer, un exploit. Comme mon accident était bien entendu arrivé dans les rues, toutes sorties sans accompagnateur m'était interdite. J'étais littéralement en prison. Une personne avait eu la gentillesse de venir me rendre visite, et c'était Aiden. Peu difficile à deviner, ce héros de quelques minutes était le seul élève du lycée qui daignait venir me voir, et qui était presque aussi amoché que je pouvais l'être. Enfin .. en tout cas lorsque je l'avais vu sur le champ de bataille, puisque sa peau était redevenue comme par magie aussi lisse que le derrière d'un bébé. Du côté de son épaule ça n'allait pas vraiment mieux .. et je n'étais pas assez perverse pour me demander si cela marchait toujours du côté de l'entrejambe. Ou plutôt, j'essayais de ne pas penser à une chose aussi dégoutante. « Ma chérie tu es toujours là ? » Je relevais ma tête vers le son de la voix douce de ma mère. Un grand sourire aux lèvres, la brune qui aurait pu se faire passer pour ma sœur (non non je rigole. Ça vous aurait plu !) semblait s'assurer encore une fois que je n'avais pas fugué ou autre chose du genre. C'était assez dur. « Toujours là. Je ne peux pas aller bien loin de toute façon. Je manque de livres ! Je ne pourrais pas aller à la librairie m'en acheter ? Ce n'est pas loin, il fait jour et .. » Elle m'arrêta d'un claquement de langue et sortit des livres de l'arrière de son dos. Elle avait apparemment tout prévu .. C'était sadique. « Merci. » Je les prenais sans regarder la couverture et les posais sur ma table de chevet. « Mes jambes vont très bien. Pourquoi je ne pourrais pas me lever pour aller faire un tour ? Je n'en peux plus de rester couchée ! » Elle me jeta un regard faussement compatissant et m'apporta un bol de soupe qu'elle posa à côté de la pile de livres. « Bois ça et ne bouges pas. Il faut que tu te rétablisses. » Je regardais avec ennui mes deux bras dans le plâtre et levais le regard au ciel. C'était ridicule. Il était vrai que si je sortais dans la rue, on aurait bien vite fait de se moquer de mon état. Les deux cicatrices dans mon cou auraient pu aussi attirer des remarques, mais je pouvais facilement les dissimuler grâce à mes cheveux. Quand à la coupure sur ma joue, un petit pansement décoré avec des fraises avait fait l'affaire. L'idée d'une chose aussi « mignonne » n'était pas de moi, bien évidemment. Mais il paraissait que je manquais de féminité.

    Elle quitta la chambre, et je me préparais à vivre encore des heures d'ennui avant que la nuit tombe. Que j'essaie de dormir. Que je n'y arrive pas. Mais que finalement au bout de quelques heures, le sommeil vienne et que tout recommence dès le lendemain. J'avais littéralement envie de mourir. Qui pouvait supporter de vivre comme ça ? Bon cela ne faisait que quelques jours, mais j'avais bien l'impression que ma mère avait décidé de me séquestrer de cette façon jusqu'à la fin de ma vie. Je buvais rapidement une gorgée de soupe, et décidais de me dégourdir les jambes dans ma chambre le plus discrètement possible, pour que ma mère en bas n'entende pas le bruit de mes pas. De toute façon, d'après les paroles qui m'arrivaient directement de son esprit, elle était occupée à bien d'autres choses comportant des gâteries pour le hippie. Il faudrait peut-être que je m'informe sur son vrai prénom, en attendant cette appellation lui allait très bien. C'était assez dégoutant d'être au courant de tous les fantasmes sexuels de sa propre mère, mais je pouvais avouer supporter cela assez bien. Je devais avoir tout vu en matière de dégoutant et de bizarrerie, il ne fallait pas s'étonner que je ne recule pas vraiment devant les images et les situations les plus cocasses. En plus de me sentir énormément déprimée, je me sentais tellement coupable. Nous avions failli mourir tous les deux, Aiden et moi. Il avait failli mourir. Tout cela à cause de moi. A cause de mon méchant cerveau qui avait voulu me faire emprunter ce chemin-ci et me faire croiser seth dans un endroit peu fréquenté. Je me détestais. J'avais envie de pleurer mais ces choses là ne venaient pas facilement chez moi, sauf en cas de grande douleur comme j'avais pu le constater quelques jours auparavant. Mes souvenirs étaient assez vagues. Il paraissait que cela s'appelait le choc post traumatique ou .. un truc de ce genre là. Je me souviens très bien de seth, d'aiden, de moi. De nous deux, humains, qui crevions au bord de la route. Puis .. plus rien. Je me réveillais dans une chambre d'hôpital avec plein de policiers ou de gardes ou de je ne savais trop quoi autour de moi. Ce qu'on m'avait expliqué ? Qu'un vampire qu'ils soupçonnaient de m'avoir attaqué m'avait amené à l'hôpital. Leur logique me surprenait un peu, et de ce que j'avais vu de seth, il n'avait pas l'air d'avoir le profil type de quelqu'un qui jouerait au héros et qui ramènerait sa proie se faire soigner dans un institut. Cela devait forcement être un autre vampire. Je n'en connaissais pas trente six mille, Seth Summer et Adriel, ce qui ne me faisait pas bien douter sur l'identité de mon mystérieux sauveur. Seulement, le fait qu'il ne m'ait même pas rendu une visite ou quoi me fit douter de cette vérité, et je me rendis à l'évidence que cela ne pouvait être qu'un inconnu bénévole qui avait pris l'occasion pour faire une bonne action. De toute façon, j'étais en vie et bien portante, mais j'avais fichu en l'air mes 48h en compagnie du vampire aux cheveux ébouriffés. Il était évident que cela m'embêtait un peu beaucoup, mais j'avais en tête d'aller demander mon du dès que j'irai mieux. Ou même .. un peu avant. S'il croyait qu'il allait s'en sortir comme ça, c'est qu'il avait dû rêver. Lorsque j'avais appris plus tard en sondant les pensées d'Aiden que c'était Adriel (bon d'accord aussi Summer mais je m'en fiche un peu, d'accord ?) qui m'avait sauvée, cela n'avait fait que renforcer ma volonté de le revoir.

    « Chérie ? » Zut. Je me retournais en écarquillant les yeux, mais ma mère n'avait même pas pris la peine de rentrer dans ma chambre pour constater que je n'avais pas suivi ses consignes. Je poussais un soupir de soulagement. « Oui maman ? » J'entendais des pas distinctement derrière la porte, et des bruits de cintres. On m'emmenait en promenade ? « Je sors avec Jack. Sois sage. » J'écarquillais les yeux une deuxième fois. Ah donc, il s'appelait Jack. Mais ils sortaient ? Sans moi ? J'allais être .. seule .. à la maison ? « La babysitter devrait bientôt arriver. » Je poussais un long soupir et m'asseyais sur mon matelas. « Maman, j'ai 17 ans ! Tu ne penses pas que tu abuses un peu ?! » Elle semblait s'être déjà éloignée lorsque j'avais répondu. Hmpf. A tous les coups la babysitter serait même plus jeune que moi, ce qui me donnait au moins l'avantage d'être la plus âgée de la maison. Je pourrais en profiter pour faire un peu ce que je voulais, j'étais à un an d'avoir 18 ans tout de même. C'était peut-être moins âgé que tous les vampires des environs, mais je trouvais ça très suffisant pour moi. J'en profitais pour allumer la chaine hifi avec un bon album de rock anglais dès que le couple avait passé la porte, et rêvasser un petit peu avant de me remettre à réfléchir. La fille qui était censée me garder n'avait toujours pas pointé son nez, ce qui me permis d'aller me chercher quelques choses à manger dans la cuisine. J'avais les bras dans le plâtre, il était évident que prendre un yaourt dans le réfrigérateur était une tâche qui me prenait un quart d'heure. Quand à le manger .. Je ne vous disais même pas le massacre. J'abandonnais même l'idée de le manger quand il m'explosa à la figure lors de ma tentative d'ouverture et allais me lamenter un peu dans ma chambre. Alors que je commençais à m'ennuyer ferme, une idée germa dans mon esprit. Et si je sortais ? Après tout, nous n'étions pas du tout le soir, il n'y avait aucune raison que je me fasse attaquer. Et puis, je prendrais des croix, de l'eau bénite, de l'ail et je ne savais trop quoi d'autre pour repousser les vampires. J'irai chez Adriel ! J'avais habilement réussi à avoir son adresse. Ne me demandez même pas comment. C'était l'occasion de montrer à ma mère que je n'étais plus un bébé et de passer le temps que je voulais avec lui. Vérifier aussi s'il n'avait pas fichu le camp de la ville au cas où car il me semblait être un garçon, euh pardon, un vampire très instable. Il était un peu dur de m'habiller dans ma condition, et je pris au moins une demi heure à enfiler un t-shirt qui s'arrêtait au niveau du coude pour laisser mes plâtres à l'air libre. Un jean, et c'était bon. Même s'il faisait frisquet dehors, je n'avais pas le courage d'enfiler une veste surtout que mes bras étaient tellement gros grâce à mes blessures que ça ne passerait pas dans les manches. Je laissais un mot à la babysitter, au cas où elle se pointait un jour, et sortais en attrapant un sac au passage. Il devait être entre 15 et 16h, et comme d'habitude, les rues n'étaient pas très bondées. J'avais pris soin d'amener une bouteille d'eau bénite, d'attacher un pendentif avec une croix autour de mon cou, d'avoir un bracelet en argent dans mon sac (il était trop petit pour tenir autour de mon poignet à cause du plâtre), ainsi que de transporter un pieu en bois dans mon sac.

    J'étais dotée de nature d'un sens de l'orientation assez pitoyable, mais mon don m'aidait à me diriger assez facilement. Il me suffisait d'aborder quelqu'un et de lui parler de l'endroit où je voulais me rendre pour voir le chemin à l'intérieur de son esprit. Sans cela, j'aurais surement pris des heures pour arriver à la destination et il ferait déjà nuit. Une demi heure (ou une heure, je n'avais pas eu la présence d'esprit d'amener une montre) me suffit pour arriver jusqu'à l'habitation présumée d'Adriel. A vrai dire, je doutais que ce soit vraiment là qu'il habite. Je me tenais devant un grand portail, derrière lequel il y avait une immense villa. Je voulais bien que les vampires soient riches, mais quand même .. Je ne savais pas. C'était assez étrange. Je n'avais pas vraiment réfléchi à ce que j'allais bien pouvoir lui dire s'il était là et qu'il allait m'ouvrir. Le remercier de m'avoir amené à l'hôpital ? Cela aurait paru très naturel. Mais j'aurais du amener des muffins. Si on ne comptait pas le fait que j'étais une très mauvaise cuisinière, cela n'aurait été de toute façon pas possible à cause des plâtres. Tout devenait plus difficile quand un méchant vampire avait subitement l'envie de vous manger toute crue, après vous avoir cassé un à un tous les membres du corps. Heureusement que seuls mes deux poignets et un de mes bras en avaient pâti, cela aurait pu être bien pire. Je n'imaginais pas ce qu'ils avaient pu faire à Adriel lorsqu'ils l'avaient vu arriver à l'hôpital avec moi ensanglantée dans ses bras. D'ailleurs, il m'avait lui même avoué que mon sang sentait très bon, et j'étais étonnée qu'il ne se soit pas payé un petit encas. Il devait mieux se contrôler qu'avant. J'étais bien contente, parce que cela renforçait l'idée du fait que je pourrais le fréquenter sans qu'il veuille me manger. Je lui avais été offerte sur un plateau en argent, et il n'avait même pas goûté. A cette pensée, un rictus me vint au visage qui ressemblait très très vaguement à un sourire. Il fallait vraiment que j'apprenne à faire mieux. J'appuyais avec véhémence sur la sonnette avant de me rappeler que les vampires étaient surement dotés d'une super ouïe, et que leur casser les oreilles ne servait à rien d'autre qu'à les énerver. Pas grave, on avait déjà conclut que j'étais masochiste et que j'aimais ça, l'embêter. L'absence de bruit aux alentours m'apprit qu'il ne détenait aucun humain dans sa cave pour le torturer, ce qui était plutôt un bon point. Il sortait de sa maison, et je prenais une grande inspiration. Je n'avais jamais prêté une grande attention à son physique, ou à celui des autres de toute manière, mais je pouvais reconnaitre qu'il était beau. Si j'étais capable de rougir je l'aurais fait, tant cette pensée me gêna. J'étais soulagée du fait qu'il ne pouvait pas lire dans mon esprit à cet instant-ci, c'était plutôt ridicule. « Bonjour. » Je détestais le contact visuel mais c'était un peu bizarre de fixer ses chaussures, je remontais donc le regard vers le sien. « Je suis sortie de l'hôpital il y a quelques jours .. » Peut-être que c'était parce qu'il n'était pas au courant de cette information qu'il n'était pas venu. Après tout, je me doutais que ça ne devait pas être une partie de plaisir de se retrouver au milieu de patients qui saignaient à mort et avec l'odeur des perfusions dans l'air. « Je ne suis pas vraiment censée me lever mais comme ma mère m'a donné sans le savoir un après midi, je me suis dit que je viendrais te voir .. » Je me rendis soudain compte qu'il était tout de même assez étrange que je me dirige directement chez lui à ma première occasion de sortir. J'espérais qu'il n'en tienne pas compte, je n'avais pas vraiment réfléchi.

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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptySam 13 Juin - 17:55

    « Quoi qu'il en soit, je voulais te dire merci. Pour m'avoir transportée jusqu'à l'hôpital .. J'imagine qu'ils n'ont pas dû être très gentils avec toi .. Un vampire avec une fille ensanglantée dans les bras, on ne se pose pas trop de questions .. Enfin tu as l'air de bien aller. Tu vas bien ? » J'avais conscience que je parlais un peu trop, mais bizarrement les mots sortaient de ma bouche très facilement. J'étais idiote, j'aurais très bien pu savoir ce que les médecins ou les policiers ou je ne savais pas trop qui lui avaient fait si je m'étais concentrée sur les bonnes pensées, mais je n'avais pas été assez en état à l'hôpital pour faire une telle chose. J'étais sous morphine presque 24h/24 ce qui rendait ma perception des choses un peu confuse. « Enfin tu dois avouer que ça prouve que tu ne vas pas me vider de mon sang .. Tu en avais plus que l'occasion et tu ne l'as pas saisie. C'était tout sauf la chose à faire si tu voulais te débarrasser de moi. Je ne dis pas que j'avais forcement envie que tu me laisses mourir mais .. » Je me taisais un instant, il ne fallait pas non plus que je blablate de trop. Quelques secondes, et je reprenais quand même. « Tu me dois toujours 48h en ta compagnie. Je vais avoir un peu de mal à faire des choses avec mes bras mais mes jambes sont très en forme et j'ai eu beaucoup l'occasion de me reposer ces derniers jours alors .. Je suis prête. »
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyVen 19 Juin - 11:15

Elle était tout ce que j'avais désiré. Tout ce que j'avais jamais espéré et même plus. Sa douce voix raisonnait à mes oreilles comme une mélodie enfantine qu'on aime écouter avant de s'endormir... et comme je ne dormais jamais, je ne pouvais m'en lasser. Chaque parcelle de son corps avait beau m'appartenir, ce n'était pas ce qui m'intéressait... Ou plus exactement, ce n'était pas ce qui m'intéressait le plus. Je voulais discuter, savoir si elle était restée la même, si elle était toujours celle que j'aimais plus que tout. J'aurai donné ma vie pour elle, mais je le lui avais pris... Enfin, c'est ce que j'avais longtemps cru. Je pense tout de même pouvoir dire que d'une certaine façon, je l'avais tué. D'après ce que j'avais pu percevoir, elle avait changé... Elle était devenue ce que j'avais été autrefois. Avait-elle la même réputation ? Je n'en avais aucune idée... C'était étrange. Une partie de moi me blâmait pour ce qu'elle était devenue – elle qui était si pure...-, et une autre partie de moi – qui semblait prendre le dessus lorsque je me trouvais en sa compagnie – était infiniment fier de ce qu'Elizabeth était devenue. Je lui avais appris les pires tortures, et les meilleures pour celui qui avait tout le pouvoir entre ses mains uniquement en lui narrant mes exploits, et elle avait tout retenu. Je n'en étais même pas étonné. Pourtant... n'aurait-elle pas pu avoir un meilleur avenir ? Même en tant qu'humaine ? Assis sur le fauteuil en cuir blanc de mon grand séjour, je poussais un long soupir. J'étais l'homme le plus heureux du monde rien que par le fait qu'elle soit en vie – enfin, vous me comprenez. Mais, j'en devenais également encore plus torturé. Comme si elle avait attendu le bon moment pour entrer dans ma vie, elle était arrivé lorsque je me sentais le plus perdu... Presque plus perdu qu'au moment où j'avais cru la perdre. Avec ce qu'il s'était passé avec Enea, et la façon dont la « police vampirique » m'avait traité, je me posais beaucoup de question. Un vampire pouvait-il réellement renié sa vraie nature ? J'en étais moins sur que jamais... et qu'Elizabeth m'appelle par mon vrai prénom « Bélial » me faisait encore plus prendre conscience de la difficulté de la chose. Tout me prédestiner à être un démon. Pourquoi m'obstinais-je à vouloir être un ange ? J'étais un vampire qui portait un nom de démon. Je n'avais aucune chance de m'en sortir... et pourtant, j'avais toutes les chances de mon coté. J'avais l'expérience, plus de cent cinquante ans sans m'abreuver de sang humain. J'avais des amis me soutenant... enfin, j'avais une amie, Summer Phoenix Jackson, mais nous étions tellement semblables et différents à la fois qu'elle était tous les amis dont je pourrai jamais avoir besoin. Et puis... il y avait Enea. J'avais tendance à devoir me rappeler trop souvent qui j'étais lorsque je me trouvais en sa si adorable compagnie... Un nouveau soupir. Je me levais, et allumais la chaine hifi. Je ne me moquais que trop bien de la musique qui passait. Tout ce que je cherchais, c'était quelque chose qui m'empêcherait de continuer de penser ainsi, quelque chose qui me détendrait. Je fermais les yeux, et décomposait, note par note, la mélodie qui raisonnait dans la pièce. Hum... Le musicien qui l'avait écrite n'était pas très compétent, et faisait régulièrement des fautes d'accord. Encore un soupir. Bon, écouter de la musique n'était pas la solution. En jouer peut-être ? J'étais d'humeur à composer. Pourtant, rien ne semblait venir jusqu'à ce que j'abandonne le piano pour la guitare. Comme si je n'avais pas composé depuis des siècles – ce qui était complètement faux puisque ma dernière composition datait qu'il y a deux semaines -, mes doigts se posèrent sur les accords, et les notes sans que je n'ai réellement besoin d'y réfléchir. « Quand je doute, quand je tremble, et quand la route est trop longue... » et voilà que je me mettais à composer, et à écrire en français... « Qu'aurais-tu fait à ma place ? » Cependant, la sonnerie de la villa vint retentir à mes oreilles, et m'interrompre dans ma transe musicale.

J'hésitais. Je n'avais pas réellement envie de partager la compagnie de quoique ce soit – ni Summer, ni Elizabeth. J'avais besoin de me retrouver un peu seul, de savoir qui j'étais... Et cela risquait de prendre du temps puisque je n'avais absolument aucune idée de qui je pouvais être. De plus, je ne pouvais pas penser tout mon temps à faire cela. Je savais d'ores et déjà que je ne tiendrais jamais plus de quelques jours sans avoir besoin de retrouver la compagnie d'Elizabeth, ma douce et précieuse Lizzie. Il fallait que je surveille Aiden aussi, afin de l'empêcher de s'approcher de June, et que je m'évertue à retrouver ce dernier afin de le convaincre, selon les mots d'Aiden que « manger du sang humain, c'est mal. » Bon sang ! Pourquoi ne pouvais-je pas être tranquille ? Summer ne tarderait pas à venir s'inquiéter de ne plus avoir de nouvelles – et je ne pouvais fuir l'appartement, elle serait presque capable de m'y attendre éternellement; et... eh bien, je devais avouer que je souhaitais avoir quelques nouvelles d'Enea. Etait-elle seulement sortie de l'hôpital ? Je haussais les épaules, et me décidais à aller ouvrir la porte. Je pris mon temps – je devais l'avouer – mais je pensais que c'était Summer, et elle ne se gênait ordinairement pas pour entrer sans frapper – je ferai d'ailleurs mieux de lui en toucher deux mots maintenant qu'Elizabeth était de retour, si l'on pouvait dire cela comme ça. Après avoir traversé la villa dont les murs étaient essentiellement des baies vitrées, j'ouvris la porte – inutile de préciser que je ne regardais pas par l'oeil de bœuf. J'ouvris la porte, et fut des plus surpris en reconnaissant la personne qui venait de sonner à ma porte. Enea. Une Enea avec les bras dans le plâtre – les deux- mais, Enea toujours. J'haussais un sourcil de surprise, et sortit sur le porche, fermant la porte derrière moi. Je ne savais pas réellement pourquoi, mais je ne tenais pas spécialement à ce qu'elle voit l'intérieur de ma demeure... Trop personnel, probablement. J'acquiesçais à son « bonjour ». J'aurai voulu être en colère – elle devrait être plus prudente tout de même -, mais je ne pu empêcher un léger sourire de se dessiner sur mon visage. J'avais l'impression d'avoir un poids en moins sur le cœur pour la première fois depuis que j'avais quitté Elizabeth. C'était étrange, mas pas le moins du monde désagréable. « Je suis sortie de l'hôpital il y a quelques jours .. » commença-t-elle par préciser. L'avait-il réellement laisser sortir si tôt ? Ils étaient vraiment inconscients ! J'aurai quasiment mieux fait de la soigner moi-même, elle aurait probablement été plus surveillée – même si je n'avais même pas été capable de prendre de ses nouvelles, mais c'était une autre question. Je n'avais jamais été un passionné de médecine, mais je savais tout de même qu'il fallait plus de temps qu'une semaine pour se remettre d'un tel accident, et surtout d'avoir perdu tant de sang ! « Je ne suis pas vraiment censée me lever mais comme ma mère m'a donné sans le savoir un après midi, je me suis dit que je viendrais te voir .. » Voilà qui ne m'étonnait guère. Le fait qu'elle se soit levée sans en avoir la permission, non pas le fait qu'elle soit venue me voir, moi plutôt qu'un de ses amis, ou je ne sais quoi. « Peut-être devrait-on rentrer que tu t'assoies dans ce cas, alors ? » Je fronçais les sourcils, hochant négativement la tête. Ce n'était absolument pas ce que j'avais voulu dire. J'avais voulu lui expliquer à quel point son comportement était puéril et dangereux, mais ces mots étaient sorti de ma bouche bien trop vite pour que je ne puisse les en empêcher. J'ajoutais tout de même : « ne compte pas rester pour autant. Je te donne cinq minutes pour te reposer, et je te ramène chez toi. » Je n'en avais aucune envie. Pas la moindre parcelle de soulagement à cette idée. Sa présence m'apaisait. Je ne savais d'où elle détenait ce pouvoir sur moi – avec celui de m'agacer -, mais il était bel et bien efficace. D'un autre coté, qui n'aurait pas réagi ainsi ? Quand quelque chose arrive dans votre vie à un moment où vous vous sentez totalement perdu, comme partagé entre les deux personnes que vous pourriez être, n'apprécierez-vous pas de passer du temps avec la personne qui ôte cette hésitation de votre esprit ? Évidemment... Elizabeth avait le même effet sur moi, mais en attendant de pouvoir réellement savoir qui j'étais capable d'être, si j'avais réellement envie d'être ce vampire mal-coiffé qui marchait la queue entre les jambes pour ne pas faire de mal aux humains... N'avaient-ils pas voulu m'en faire, eux ? Bien sûr que si... Je n'en portais plus les marques, mais cela avait mis beaucoup de temps à se résorber, et si l'on passait la main sur mes poignets, on pouvait encore sentir une certaine boursoufflure... C'était comme si il avait ajouté un produit qui m'empêchait de guérir complètement... De toute façon, la douleur physique était plus que le cadet de mes soucis pour le moment.

J'attendis qu'elle acquiesce, et l'aidais à se déplacer vers mon séjour. Un coup de vent rendit plus forte son odeur dans mes sinus, et au lieu de craindre de la mordre, j'accueillis ce coup de vent comme une véritable bénédiction. J'étais conscient de pouvoir résister à la délicieuse odeur de son sang – je n'aurai pas résister lorsqu'elle était couverte de sang, sinon -, et je pouvais donc profiter parfaitement de cette merveilleuse odeur. Je fermais les yeux, un instant, puis repris mon chemin, étant à peu près sure qu'elle n'avait rien refermé. Je refermais la porte derrière elle, quand elle ajouta – décidément, elle était d'humeur bavarde - : « Quoi qu'il en soit, je voulais te dire merci. Pour m'avoir transportée jusqu'à l'hôpital .. J'imagine qu'ils n'ont pas dû être très gentils avec toi .. Un vampire avec une fille ensanglantée dans les bras, on ne se pose pas trop de questions .. Enfin tu as l'air de bien aller. Tu vas bien ? » je me tournais vers elle, et choisis de mentir. Il était inutile qu'elle s'inquiète pour moi. Il fallait qu'elle se rétablisse vite – en faisant le moins d'escapade, de préférence -, et le reste m'importait peu – me semblait-il. « Ne t'inquiète pas pour moi, tout va très bien. Tu devrais plutôt d'occuper de moi, et éviter les escapades, tu te mets en danger. » Et pour une fois, je ne faisais référence qu'à son état de santé actuel. J'avais retrouvé mon ton froid – ce qui sonnait faux à mon oreille, mais me rassurait également d'une certaine façon. J'étais plus... hum, moi-même. Petit à petit, je retrouvais mes défenses, et cela avait tout de même son charme. J'avais l'impression que toute cette histoire n'avait été qu'un mauvais rêve – même si le retour d'Elizabeth n'était rien d'autre qu'une bénédiction – ce qui n'était pas entièrement pour me déplaire. Enea avait un drôle d'effet sur moi, et... hum, j'avais de moins en moins envie qu'elle rentre chez elle. Je l'aidais à s'installer dans le canapé, et lui proposer quelque chose à boire. Elle acquiesça d'un signe de tête, et en me dirigeant vers la « cuisine », je me rendis compte que je n'avais rien à lui offrir... Je revenais, penaud, et lui dit, un sourire amusé. « Euh... je n'ai rien à boire... pour les humains, j'entends. » Je passais une main dans mes cheveux. Je n'avais pas été très doué pour le coup. Elle n'en s'en formalisa pas, et enchaina – ce qui était de plus en plus étonnant - : « Enfin tu dois avouer que ça prouve que tu ne vas pas me vider de mon sang .. Tu en avais plus que l'occasion et tu ne l'as pas saisie. C'était tout sauf la chose à faire si tu voulais te débarrasser de moi. Je ne dis pas que j'avais forcement envie que tu me laisses mourir mais .. »

Elle n'avait pas tort. Il fallait l'avouer. En la sauvant, j'avais pris le risque de la pousser à vouloir encore plus devenir mon amie. Ceci dit, je n'avais pas du tout prévu qu'elle réussirait à avoir mon adresse. Je me demandais d'ailleurs comment elle l'avait obtenu... Son don avait probablement du l'aider, et je ne pris pas la peine de poser la question tout simplement parce que cela n'avait pas réellement d'intérêt. Elle était là, de toute façon, et ce n'était pas comme si j'avais le pouvoir d'effacer cette information de son esprit... Je ne savais d'ailleurs encore déterminer si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Cependant, je la trouvais bien sûre d'elle même lorsqu'elle affirmait que je n'avais pas bu son sang. Ce n'était certes pas le cas, mais ça aurait pu l'être. Je ne doutais pas que Summer, et Aiden lui avaient narré – volontairement, ou par le biais de leur pensées – ce qu'il s'était passé, mais il s'était tout de même écoulé un laps de temps d'au moins cinq minutes entre le moment où j'avais laissé Aiden, Summer et Seth, et le moment où j'avais foulé le sol de l'hôpital. « Peut-être qu'en effet, je vais simplement me contenter de boire un verre ou deux de temps à autre. » Je la fixais un moment, sans ciller. Elle déglutit, mais ne sembla pas plus effrayer que ça... Je levais les yeux au ciel. Elle ne se rendait pas compte que j'étais réellement dangereux. Certes, en sa compagnie, j'étais désormais à des milliers d'années de penser à me faire de son sang un bon petit repas, mais il y a à peine deux jours j'avais été plus que tenté de dévorer cet imbécile d'Aiden – oui, car il fallait réellement être imbécile pour avoir envie de suivre un vampire nouveau-né... même si c'était quelqu'un connaissait. Et je ne tenais pas à répéter le même scénario avec la belle Enea. Même si, aujourd'hui, je me contrôlais plus que jamais - c'était d'ailleurs plus qu'étrange, ma gorge me brûlait, mais c'était comme si cela n'avait pas grand intérêt comparé à l'apaisement que sa compagnie m'offrait -, elle n'était pas un risque que je voulais prendre. D'autant plus que j'étais de plus en plus hésitant quand à celui que je pouvais être, et arriver alors que j'étais en pleine crise d'identité n'était peut-être pas le plus malin.
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyVen 19 Juin - 14:27

« Tu me dois toujours 48h en ta compagnie. Je vais avoir un peu de mal à faire des choses avec mes bras mais mes jambes sont très en forme et j'ai eu beaucoup l'occasion de me reposer ces derniers jours alors .. Je suis prête. » Je laissais échapper un grognement – j'en avais envie, et puis, cela diminuerait probablement la « bonne » image qu'elle avait de moi... Ceci dit, lui répéter que j'étais dangereux pour elle n'avait pas semblait servir à quoique ce soit, et il me fallait donc utiliser une autre technique. « Pas aujourd'hui, Enea. Je te l'ai promis, je tiendrais ma promesse. Mais rétablis toi complètement avant. » Toujours debout, je me déplaçais pour avoir vu sur le jardin. Je n'étais pas encore sûr de tenir ma promesse, mais je ne savais que trop bien que c'était trop dangereux pour le moment. Il y avait Seth – il devait la chercher malgré tout -, Elizabeth – nous étions l'un comme l'autre très possessif -, et puis, j'avais des moments où j'avais vraiment beaucoup de mal à contrôler mon envie de croquer dans un humain comme l'un d'eux croquerait dans une pomme. « De plus, j'ai quelques problèmes personnels bien plus important à régler. Alors si ta lubie ne te passe pas, je tiendrais ma promesse, mais en ce moment, j'ai d'autres choses à m'occuper qu'une lubie d'adolescente. » Mon ton s'était fait plus agressif, et je ne savais que trop bien pourquoi. L'image d'Elizabeth m'était revenu, tout comme celle des moments que nous venions de repasser ensemble... Je soupirais. « Mais dès que je m'en serai occupé, si tout se passe... au mieux, je tiendrais ma promesse. » Mon ton s'était légèrement radoucis. Mais j'avais la tête ailleurs... Est-ce que choisir d'être ce que les humains appelaient un « bon » vampire était vraiment bien ? Etait-ce celui que je voulais être ?
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptySam 20 Juin - 22:56

    Je n'attendais pas grand chose de sa part. Il aurait pu s'asseoir, me regarder, me laisser me complaire dans le silence absolu et j'aurais pu rester tout simplement là. Ne rien faire n'était pas pour moi synonyme d'ennui, ce qui était plutôt pas mal étant donné que la majorité de mon temps n'était dépensé qu'à ceci. Bien sûr j'étais obsédée sur tout ce qui avait attrait au temps, et en perdre m'agaçait, c'était juste .. De toute façon, il était évident que j'étais quelqu'un qui se contredisait souvent elle même. A des moments j'étais triste, d'autres j'étais plutôt heureuse, un moment je pouvais être énervée et l'autre douce. Il ne fallait pas pousser, j'allais plutôt dans les extrêmes négatives que le contraire, mais dans l'ensemble j'étais assez instable. Heureusement pour les autres, je n'étais pas très expressive et expansive et il était rare que je crie véritablement sur quelqu'un si j'étais en colère, ou que je saute au cou d'un autre parce que j'étais joyeuse. Je restais de marbre, définitivement et inlassablement stoïque. Qualité ou défaut ? Je ne pouvais pas le déterminer, c'était bien la tâche des autres personnes. Essayer de se juger objectivement était impossible, et il ne fallait pas perdre de temps avec de telles pacotilles .. Chose que j'oubliais malheureusement pour moi bien trop souvent. Je n'avais pas vraiment pensé à ce que j'étais lorsque je m'étais dirigée jusqu'à la maison d'Adriel, maintenant, je me jugeais idiote. L'étais-je ? Aucune idée. Pourtant, c'était bien ancré dans mon crâne. J'étais sure que si je lui demandais, il aurait exactement le même avis que moi puisque de toute façon j'étais une adolescente inconsciente, stupide et suicidaire. Par rapport à Aiden, je devais surement être moins naïve et inconsciente. Tout était relatif. A quoi pouvais-je m'attendre ? Il semblait s'énerver à chacun de mes pas. Il allait ouvrir la porte, me voir, me sentir, la refermer. Ou alors, m'inviter dans sa maison, planter ses crocs dans ma chair et me sucer jusqu'à la moelle. En aucuns cas je n'aurais pensé qu'il aurait pu sourire de cette manière. Ce n'était pas un sourire béat, et je n'allais pas jusqu'à pouvoir compter toutes les dents à l'intérieur de sa bouche, mais cela me suffisait fortement. Peut-être que prochainement, je pourrai lui répondre, pour l'instant, je ne m'en sentais pas la capacité. Immédiatement, surement par habitude, j'attendais d'entendre pourquoi il avait esquissé un tel geste. Mais rien. Je plissais les yeux de curiosité, mais l'exaspération me prenait plus au dessus. Pourquoi au ciel le fait que je lui ai dit bonjour aurait pu amener un tel mouvement de ses zygomatiques ? Ou alors c'était le fait de me voir. Je devais être amusante, avec ces plâtres. Cela devait être ça. Il fallait que je prenne l'idée et que je la range, comme affaire classée. Même si cela paraissait idiot, ce genre de petites choses pouvaient me tracasser des jours durant. J'étais comme ça. Je n'avais pas vraiment d'attentes en ce qui concernait son degré d'attention à mon égard, mais j'espérais quand même que voir que j'allais bien le soulageait. C'était surement idiot, mais je ne savais pas vraiment quoi penser lorsque les réponses n'arrivaient pas sur un plateau d'argent. Ne pas savoir la vérité pouvait me permettre d'imaginer. De fantasmer. Et ce n'était en rien absurde, car se limiter à imaginer les choses réalisables dans le futur n'était tout simplement pas possible. On en deviendrait fou. Je n'irai pas jusqu'à me construire des films érotiques à l'intérieur de ma tête -on ne savait pas si d'autres gens avaient le même don que moi-, mais j'avais beaucoup plus de libertés.

    « Peut-être devrait-on rentrer que tu t'assoies dans ce cas, alors ? » J'affichais une expression plus que surprise. Après tout, je n'aurais jamais imaginé une telle question passer par la bouche du garçon, enfin, du vampire qui se trouvait devant moi. Maintenant il s'inquiétait pour quelqu'un ? Ou en tout cas, il le montrait clairement. Je ne voulais pas dire par là qu'il avait l'air totalement égoïste et désintéressé, juste .. Que j'aurais pensé qu'il se serait plus attardé sur le côté « tu es sortie, tu es idiote, tu aurais pu te faire manger, c'est dangereux, rentre tout de suite », que « tu devrais t'asseoir parce que tu dois te sentir mal ». J'étais un peu déçue, m'attendant à ce qu'il s'énerve un peu, mais en même temps avide de plus d'inattendu. Cela me permettait d'explorer mes sentiments, mais également mes expressions faciales. Face à l'ennui, on affiche forcement une figure ennuyante. J'expérimentais la surprise, l'exaspération, et j'espérais peut-être afficher une bonne fois pour toute ma joie. Il était un objet essentiel dans ma thérapie. N'était-ce pas génial ? « ne compte pas rester pour autant. Je te donne cinq minutes pour te reposer, et je te ramène chez toi. » Je retrouvais Adriel. Même si ça ne me plaisait pas vraiment de m'être ramenée jusqu'ici pour faire le chemin inverse quelques minutes plus tard, j'étais étrangement satisfaite. Je hochais la tête, les yeux brillants, me demandant si j'allais arriver à prolonger ma visite de plusieurs heures. La vue de l'extérieur de sa maison, enfin, villa, était déjà magnifique, et je me demandais à quoi devait ressembler l'intérieur. Vu son grand âge, il devait avoir accumulé un certain nombre d'objets ce qui devait rendre l'endroit en lui même assez impressionnant. Je l'imaginais avoir un goût très distingué, et ne pas pouvoir supporter le désordre. Il me tardait de pouvoir analyser sa décoration, pour essayer toujours et encore d'en savoir un peu plus sur sa personnalité. Tout ce qui était touché par lui était évidemment révélateur de ce qui se passait dans sa petite tête, bien heureusement. Je ne pensais pas avoir un don inné, en fait, j'étais plutôt nulle, mais faire des suppositions pouvait toujours m'apporter une certaine satiété. « Bien sûr. » Je hochais la tête et me laissais guider jusqu'à l'intérieur de la maison. Pas vraiment ce que j'avais imaginé, mais sympathique tout de même. Nous passâmes par un grand couloir, dans lequel je gardais la tête rivée au plafond tellement je le trouvais haut -mais ça ne devait surement être que mon imagination-, puis par une salle « de musique » -je me mettais instantanément dans la tête l'idée de vouloir l'entendre jouer- pour arriver finalement au salon. Tout était plutôt moderne, ou en tout cas bien plus que je ne l'avais imaginé. Écran plat, chaine hifi .. et même wii. Instrument qui n'avait jamais touché ma paume et qui ne la toucherait probablement jamais, j'étais persuadée de casser tout ce qui se trouvait autour avec ce genre d'arme dangereuse. Néanmoins, j'étais très curieuse de regarder Adriel y jouer. Cela devait être amusant, et fort peu viril. « Waw, tu .. tu vis ici ? Tout seul ? C'est immense ! » Je baladais mon regard encore un peu au plafond avant de remarquer que le vampire était reparti fermer les portes derrière moi. Je détestais être plâtrée, et même le silence de l'esprit d'Adriel ne pouvait pas apaiser cela.

    « Ne t'inquiète pas pour moi, tout va très bien. Tu devrais plutôt d'occuper de toi, et éviter les escapades, tu te mets en danger. » Deux points pour Adriel, deux ! Je frémissais en entendant ce ton froid et jouissait d'un plaisir masochiste. J'étais surement complètement cinglée, mais à ce moment là, je ne m'en occupais guère. Je savais déjà d'avance que les au revoir seraient douloureux, tant la présence du vampire commençait à devenir addictive. C'était assez bizarre à imaginer. En quoi il me plaisait ? … Est-ce qu'il me plaisait ? La réponse qui me venait tout de suite était « parce qu'il m'énerve ». Ce qui, en soit, était loin d'être logique. Est-ce que je le voyais comme une adolescente verrait un adolescent canon ? Il fallait avouer qu'il avait un physique très agréable, comme j'avais pu le remarquer tantôt. Et au fur et à mesure que je détaillais ses traits, je me disais que celui qui l'avait transformé ne l'avait surement pas fait pour rien. La beauté n'avait surement pas fait tout, mais il fallait avouer que ce genre de physique ne se retrouvait pas n'importe où. Sa pâleur affligeante ne faisait que renforcer sa magnificence. C'était un jour à marquer d'une pierre blanche. Moi, Enea (Maureen Williams), avait déclaré un être vivant (bon d'accord pas vraiment) agréable à la vue. Plus qu'agréable ? Peut-être. J'étais gênée de m'afficher vêtue d'un habit de peau si ridicule devant le sien, et je me demandais ce qu'il en pensait. Je savais pertinemment que je ne faisais pas partie des laides, même si cela me déplaisait j'avais eu le bonheur de l'entendre dans plusieurs des têtes des lycéens, mais ce n'était surement rien comparé à Adriel. La preuve, sa réputation dans le lycée. Je ne m'étais jamais posé la question, mais il était sur que les filles bavaient surement devant sa figure parfaitement sculpté et ses muscles d'acier. C'était peut-être un signe. Le trouver beau, me jeter sur lui, l'embrasser, coucher, tomber enceinte, me marier et vivre happily ever after ? Quand même pas. J'étais beaucoup trop coincée pour m'abaisser à une telle chose, et me conduire comme une fille avec un trop plein d'hormones et avec un trop plein de désir sexuel à satisfaire. Le sexe, pour l'instant, je n'en avais vu que des choses horriblement dégoutantes dans les esprits des gens et je n'étais pas prête à expérimenter. Même si se faire des films était agréable, il n'y avait aucun doute quand à l'autre côté de la chose. Est-ce qu'il me trouvait belle ? Surement pas. Il avait du fréquenter les plus belles filles du monde à travers ses années d'existence, et tomber amoureux d'une pathétique adolescente idiote et loin d'être aussi cultivée que lui ne rentrait surement pas dans ses principes. Écarter ça de ma tête, maintenant. Ou j'allais être frustrée, beaucoup. « Je crois être capable de marcher dans la rue sans qu'il ne m'arrive d'accidents. Je suis arrivée ici sans une blessure ! Et en ce qui concerne une possible attaque des vampires, j'ai tout ce qu'il faut dans mon sac. Je suis parée, je t'assure. » J'acquiesçais à mes paroles comme si j'avais besoin de m'auto approuver. En deux temps trois mouvements, je me retrouvais déjà assise sur un canapé de cuir blanc moelleux, sur lequel je pris soin de me caler pour en apprécier totalement le confort. J'attendis qu'Adriel rejoigne la place à côté de moi, mais il ne le fit point. Au lieu de ça, il me proposa quelque chose à boire, et j'acquiesçais encore avec vivacité. Ma gorge était extrêmement sèche et je ne rêvais que d'un grand verre d'eau fraiche. Quand il revint les mains vides, je ne pouvais qu'être profondément déçue. « Euh... je n'ai rien à boire... pour les humains, j'entends. » Je ne répondis rien. Quel intérêt, de toute façon, la seule façon que j'aurais eu de boire en y réfléchissant aurait été qu'Adriel me donne la paille ou me fasse boire comme une petite fille. Profondément humiliant.

    Pour aller dans l'ordre, il fallait déjà que je m'assure que même si j'avais le pouvoir de l'énerver, il trouvait quelque chose à retirer de ma compagnie. Car c'était comme cela que les gens se fréquentaient, non ? S'il n'y avait aucun intérêt, c'était inutile de perdre son temps avec n'importe quelle personne. J'étais absolument sure et certaine de ce qu'Adriel m'apportait et en était plus que ravie, mais qu'est-ce que je pouvais lui apporter ? A bien y réfléchir, rien du tout. C'était assez gênant, mais pas assez pour me faire abandonner alors que je me rapprochais peu à peu du but. Enfin, s'il y en avait un, car je n'avais toujours pas déterminé à quoi je voulais arriver avec cette personne que j'aurais du fuir dès le début. « Peut-être qu'en effet, je vais simplement me contenter de boire un verre ou deux de temps à autre. » En y réfléchissant bien, ça ne m'aurait pas dérangé. Comme ça, il aurait été mon calmant, j'aurai été son propre distributeur de boissons. Donnant donnant. Il y avait bien des gens qui faisaient des dons du sang régulièrement, la seule différence est que celui-ci serait avalé. Que se passait-il quand un vampire n'avait pas sa dose d'hémoglobine ? Je me le demandais bien. Je ne pensais pas qu'ils pouvaient véritablement mourir vu qu'ils étaient censés être .. immortels, mais il devaient être .. affaiblis. Surement. Je n'aimais pas imaginer cet état chez quelqu'un comme Adriel. Je n'étais franchement pas effrayée, après tout, c'était plus quelque chose pour plaisanter qu'autre chose, mais ma réaction eut l'air de l'exaspérer. Je ne comprenais vraiment pas comment il voulait que je réagisse et avançais légèrement à tâtons. En attendant, il fallait quand même que j'agisse comme je le voulais tout en prêtant attention à ne pas tout faire pour qu'il ne veuille plus jamais me reparler. Je me demandais si 48h en ma compagnie se termineraient en ma faveur ou pas. Après tout, ça serait l'occasion de réaliser que j'étais encore plus énervante qu'il le pensait et le conforter dans l'idée de ne plus jamais me revoir. Quelle horreur. Surement que j'entamerai une légère dépression avant de repartir à la chasse d'un nouveau vampire, ou en tout cas, c'était ce que j'imaginais. « Pas aujourd'hui, Enea. Je te l'ai promis, je tiendrais ma promesse. Mais rétablis toi complètement avant. » Je baissais les yeux et poussais un soupir. Je ne savais pas combien de temps je garderai ces plâtres, mais je me doutais que ce serait très .. très .. très longtemps. Tête en l'air comme j'étais, j'oublierais forcement et il s'en sortirait comme sur des roulettes. Très malin. « De plus, j'ai quelques problèmes personnels bien plus important à régler. Alors si ta lubie ne te passe pas, je tiendrais ma promesse, mais en ce moment, j'ai d'autres choses à m'occuper qu'une lubie d'adolescente. » Mon corps se raidit, et je me mordis la lèvre. Je pouvais supporter son ton froid, mais il avait dit quelque chose de profondément méchant, que je prenais tout de même pour la vérité. Il aurait quand même pu le présenter de manière moins .. dure. Cela me blessait, mais il fallait bien que je l'avoue, j'avais l'air d'une adolescente cruche qui courait après un vampire plus que sexy. C'était pitoyable, et j'avais envie de me cacher dans un trou de souris. « Mais dès que je m'en serai occupé, si tout se passe... au mieux, je tiendrais ma promesse. » Je ne prêtais pas grande attention à sa phrase, le regard toujours rivé vers mes chaussures. Il ne fallait pas que ça me touche autant, après tout, j'étais froide comme la glace et imperturbable. Non ? Il aurait été encore plus pitoyable de me lever et de partir en courant, et je ne savais pas vraiment quoi dire.


Dernière édition par Enea M. Williams le Dim 21 Juin - 13:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyDim 21 Juin - 13:29

    « Désolée, je .. ce .. » Je prenais une grande inspiration. Ma voix tremblotait légèrement, ma gorge étant serrée plus que nature. Il fallait vraiment que je me calme. Pourquoi est-ce que sa phrase amenait une telle réaction démesurée de ma part ? Ce n'était pas dans mes habitudes. Pas du tout. Je ne stressais pas, je ne pleurais pas, je ne rigolais pas, je ne rougissais pas. C'était comme ça. J'étais un de ces robots ou zombie sur pattes qui semblait être dénué de toute notion d'émotion et de sentiments. Même si je pensais que ce n'était pas vrai, je n'avais pas l'habitude de montrer ce qu'il se passait à l'intérieur de ma tête. Et mon corps ne m'y avait jamais obligé, sauf à des cas extrêmes, comme lorsque Seth m'avait blessée. Ma poitrine s'affaissa et je la trouvais anormalement lourde. Je déglutissais difficilement et promenais mon regard de droite à gauche au sol. « Je ne voulais pas t'embêter .; Je veux dire, autant, c'est .. » Deuxième grande inspiration, les idées se brouillaient dans mon esprit et ma voix se faisait de plus en plus faible. Si ça n'avait pas été aussi difficile à cause de mes bras, je me serais caché le visage de mes deux mains. J'avais tellement honte de m'afficher dans un état que je ne savais même pas décrire. Plus que tout, je n'avais pas envie de passer pour une petite fille pourrie gâtée qui pleurait parce qu'on n'avait pas cédé à un de ses caprices. « Oublies, ce n'était pas comme si je voulais absolument passer ces 48h avec toi c'était .. stupide. J'imagine que je trouvais ça amusant. La lubie m'est passée. » Puis, la chose que je redoutais le plus au monde, cette sensation piquante qui remontait le long du nez, et cette humidification rapide des globes oculaires. Est-ce que je rêvais, ou les larmes s'étaient véritablement frayé un chemin jusqu'à mes yeux ? Je haïssais mes canaux lacrymaux. Il n'y avait aucun moyen pour Adriel de le voir, c'était évident, étant donné que mon regard était clairement dirigé vers le sol et que lui se tenait debout. Je restais quelques moments interdite, jusqu'à ce que la première larme se mette à couler sur ma joue. A ce moment là commença un véritable combat avec mes bras emplâtrés pour arriver jusqu'à ma figure et essuyer toute cette eau salée qui coulait sur mes joues. Je me sentais profondément ridicule. « Je suis idiote, je ne sais même pas pourquoi je suis venue te voir .. C'est vrai qu'un grand vampire de plusieurs siècles ne peut trouver aucun intérêt dans la fréquentation d'une vulgaire adolescente humaine, je suis bête de ne pas l'avoir réalisé plus tôt. Je suis désolée. » J'entrepris d'essayer de m'appuyer avec mes bras sur le fauteuil pour essayer de me relever, avant d'essayer finalement de le faire sans appui. Déjà que je n'étais pas douée de nature .. « Je vais rentrer chez moi et ne plus venir t'embêter, je te le promets, ne t'inquiètes pas. » En me relevant plus ou moins bien, pantelante, j'essayais de prendre le chemin de la sortie. C'était sans compter sur mes amis les pieds qui vinrent se planter dans le bord du tapis et me faire trébucher, sans que j'aie la possibilité de me rattraper. Oh, ce n'était pas bien grave, le genre de choses qui pouvait arriver régulièrement à tout le monde. Je ne poussais même pas d'exclamation, soupirais simplement et essayais d'essuyer un peu plus ma figure, avant d'essayer de me relever. Je n'étais vraiment pas chanceuse.
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyDim 28 Juin - 17:03

Alors que nous traversions la villa pour aller au salon, je sentais qu'elle guettait chaque détail de l'appartement, comme à l'affut de quelque chose qui lui prouverait qu'elle ne risquait rien. Quoique... Connaissant un peu Enea, ce n'était pas du tout ça. Elle était probablement simplement curieuse de découvrir l'endroit dans lequel je vivais, et la façon dont tout cela était aménagé. Généralement, une maison traduisait assez bien l'état d'esprit d'une personne. Cependant, après des années de vie comme moi, on changeait plutôt rapidement de style de maison. J'étais passé par tout. Bordélique, studio, appartement, maniaque, maison, villa... Cet aménagement était certes celui qui me plaisait le plus, mais rien ne disait qu'à mon prochain déménagement – même si je n'en avais pour le moment pas particulièrement envie, il était évidemment que cela me prendrait un jour ou l'autre -, je n'aurai pas une demeure complètement différente, mais qui me plairait tout autant, ou même plus. Ca, c'était probablement mon coté lunatique qui ressortait. Alors que nous arrivions au salon, elle s'exclama « Waw, tu .. tu vis ici ? Tout seul ? C'est immense ! » Je souris, mais hésitais sur la réponse à donner. Je vivais seul, officiellement. Cependant, ce n'était pas vraiment l'impression que j'avais. Il arrivait fréquemment que Summer vienne passer du temps avec moi ici, et elle savait qu'elle était ici comme chez elle. Elle venait quand elle le souhaitait, et avait même les clés. Cependant, je ne l'avais pas vu depuis une semaine, et elle avait du entendre parler d'Elizabeth, et se doutait qu'il ne fallait pas nous déranger. Car c'était plus sur ce point que j'hésitais. Même si elle ne se trouvait pas ici pour le moment – je n'aurai pas laissé Enea entrait si ca avait été le cas; j'avais trop de mal moi-même à résister à son sang, je n'osais imaginer ce que cela serait pour Eli -, elle passait beaucoup de temps ici, en ma compagnie. Nous avions d'ailleurs passé la dernière semaine ici. J'avais fermé les volets de ma chambre – qui avait été d'ores et déjà installé lorsque j'avais acheté la maison -, et nous n'en étions sortis que lorsqu'elle avait besoin de se nourrir, ou que je manquais de sang dans mon réfrigérateur. Mais, ne partons pas dans les détails, je choisis de répondre honnêtement à Enea. Quelque chose me gênait dans l'idée de lui avouer que je ne vivais pas vraiment seul ici, mais je ne voyais pas où se trouvait le problème, et en quoi cela me posait problème. La vérité serait donc ma réponse. « D'ordinaire, oui. Mais en ce moment, nous sommes deux à vivre ici. » Inutile d'entrer dans les détails, elle en tirerait les conclusions qu'elle souhaitait. Après tout, je pouvais me contenter d'héberger un ami de longue date. Ce qui était plus ou moins le cas... à la différence près que nous partagions plus qu'une amitié, et une maison. Alors que je lui demandais de prendre soin d'elle – d'une manière un peu moins agréable, mais je faisais ce que je pouvais -, elle ne répondit pas tout de suite. Au lieu de ça, elle scruta mon visage. Je ne savais si c'était un symptôme de l'expérience qu'elle avait vécu à cause de Seth – je ne savais où celui-là était passé, mais dès que je le trouverais, il le paierait -, ou si elle essayait de déceler quelque chose sur mon visage, mais elle ne prit quelque seconde avant de me répondre. Agacée, elle s'énerva – enfin, s'énerva à la Enea - « Je crois être capable de marcher dans la rue sans qu'il ne m'arrive d'accidents. Je suis arrivée ici sans une blessure ! Et en ce qui concerne une possible attaque des vampires, j'ai tout ce qu'il faut dans mon sac. Je suis parée, je t'assure. » Pour une fois que je ne faisais pas référence aux vampires, c'était elle qui menait le sujet sur le tapis. D'une certaine manière, cela me rassurait. Je n'étais évidemment pas heureux de sa mésaventure avec Seth, et j'empêcherais cela d'arriver si je pouvais retourner dans le passé, mais pour penser positif, cela lui avait au moins permis de mieux se rendre compte du danger que les vampires étaient. Je n'étais pas convaincu que ce qu'elle avait dans son sac suffirait – notamment, à cause de la rapidité dont nous disposions -, mais, au moins, elle essayait. Quant à marcher dans la rue sans accident, je n'en aurais pas douté auparavant, mais avec tous ses plâtres, elle devait avoir de sérieux problèmes d'équilibre. Qui n'en aurait pas ? Un sourire se dessina sur mon visage alors que je l'imaginais entrain de tomber. Oh, ce n'était pas méchant. Elle ne tombait pas vraiment, mais je devais avouer que l'idée de la voir perdre l'équilibre pouvait être amusante – bien que profondément humiliante pour elle, ce qui retira le sourire de mon visage. « Je suis heureux que tu prennes enfin le risque « vampirique » au sérieux, Enea. » Je prenais son sac – non pas pour l'empêcher de m'attaquer, mais plutôt pour la soulager. Elle n'habitait pas tout près de chez moi, et en plus, elle devait souffrir avec ses bras dans le plâtre ainsi. « Et tu repartiras sans blessure. Je te raccompagnerais en voiture. » Je faisais peut-être tout pour l'éloigner de moi, mais je restais un gentlemen. Je n'avais perdu aucune des habitudes galantes de mon époque, même si j'avais appris à les adapter à celles que j'avais traversé. Je n'étais pas un homme parfait, enfin un vampire parfait. J'avais eu des relations sans lendemain, j'avais probablement brisé le coeur de certaines jeunes filles – même si cela n'avait jamais été mon but -, et je devais l'avouer, j'avais joué de mon physique avantageux plus d'une fois. Mais, j'étais toujours rester gentlemen. Je tenais la porte à une fille qui souhaitait entrer, j'entrais le premier dans un bar – au cas où il y aura une dispute -, je la précédais lorsqu'elle descendait les escaliers, et passais devant lorsqu'elle les montait. Je ne dérogeais à aucune règle – ou presque -, et j'amènerai, comme il se doit, Enea chez elle en voiture plutôt que de la laisser faire le chemin à pied, et seule.

J'avais eu tort. J'avais été vraiment méchant, et mon but avait été de la blesser. Cela ne me ressemblait absolument pas, et je n'étais pas sur de savoir pourquoi j'avais agi ainsi. Certes, je voulais me débarrasser d'elle, qu'elle reste loin de moi, et ainsi qu'elle soit plus en sécurité, mais ce n'était pas mon genre d'être cruel, au contraire. Rapidement, j'essayais de me rattraper comme je le pouvais, mais le mal était déjà fait. Enea avait la tête baissée, et lorsqu'elle ouvrit la bouche pour s'excuser, j'entendis sa voix se briser, et mon coeur par la même occasion. Pourquoi cela me faisait si mal de la voir ainsi ? Hum. Enea était une fille gentille, et plutôt fragile, si vous voulez mon avis. Très solitaire, c'était comme si elle évitait les contacts humains. Sauf qu'avec moi, elle faisait tout le contraire. Elle souhaitait que nous devenions amis, et je ne voyais vraiment pas pourquoi. Surtout vu la façon dont je me comportais avec elle. De plus, le fait qu'elle soit si jolie, et innocente – du moins, c'était l'image que j'avais – n'enlevais rien à son charme, et à l'effet qu'elle avait sur moi. Sans savoir pourquoi, l'idée que cela déplairait probablement à Elizabeth me traversa l'esprit, mais je choisis de ne pas y prêter attention. Il n'y avait absolument rien entre Enea et moi, et à part de l'amitié, il n'y aurait jamais rien. Enfin, probablement, puisqu'il ne faut jamais dire jamais. « Je ne voulais pas t'embêter .; Je veux dire, autant, c'est .. » Non, non, non. Elle ne m'embêtait pas, c'était... C'était compliqué. Je ne me voyais pas lui dire, parce que je ne souhaitais pas encore parler de ce que je ressentais, mais j'étais perdu en ce moment. Le retour d'Elizabeth m'avait vraiment chamboulé. J'en étais heureux, et nous avions vraiment passé une semaine merveilleuse, tant sexuellement, que intellectuellement. Nous avions passé des heures à rattraper le temps perdu, et je n'avais pas été heureux à ce point depuis bien longtemps. Pourtant, je n'arrivais pas à profiter pleinement de ce bonheur. Quelque chose sonnait faux. Quelque chose semblait... dangereux. Certes, Elizabeth et moi ne partagions pas le même avis sur la manière dont nous nous alimentions, mais à son âge – de vampire -, j'avais agi de la même manière, et dans mon esprit, elle finirait par changer d'avis. Mais j'avais peur de me tromper. La cruauté qu'elle employait, la façon dont elle agissait... je me retrouvais lorsque je l'avais connu. Elle m'avait sauvé de ce que j'étais, il n'y aurait personne pour la sauver. Elle ne pourrait que se sauver elle-même. Et pourtant, d'une certaine manière, j'étais fière d'elle... « Oublies, ce n'était pas comme si je voulais absolument passer ces 48h avec toi c'était .. stupide. J'imagine que je trouvais ça amusant. La lubie m'est passée. » Enea m'arracha à se genre de pensées, et je lui étais fortement reconnaissante. J'avais honte d'avoir de nouveau ce genre de pensée, ce genre d'envie... Quant j'étais avec Elizabeth, cela semblait être la chose la plus naturelle, et... je l'encourageais même parfois. Elle me racontait ses plus grands exploits, et c'est avec fierté que je la regardais. A tort, ou à raison. Sa voix était de plus en plus faible, et je ne pouvais clairement dire si elle pleurait ou non, mais si ce n'était pas le cas, cela n'allait pas tarder à arriver. Je me maudissais intérieurement. Je m'étais juré de ne plus jamais faire de mal intentionnellement à un humain, et c'était pourtant exactement ce que je venais de faire... j'avais eu tellement peur de lui faire du mal physiquement que j'en avais oublié de prendre en compte ses sentiments. Et je ne souhaitais pas lui casser un bras, mais j'étais de ceux qui pensaient que la douleur physique était bien moins désagréable que la douleur morale. J'aurai probablement du dire quelque chose, mais je restais coi. Je ne savais pas comment m'excuser, ni lui faire comprendre ma manière d'agir sans lui parler de mon passé. Et je n'avais aucune envie, absolument aucune, qu'elle me voit comme ça. Ce qui était d'autant plus illogique que je souhaitais l'éloigner de moi. Ca aurait été probablement le meilleur moyen; lui dire toutes les horreurs que j'avais commises, et ce, dans les moindre détails. Mais Enea m'apaisait, me faisait presque oublier mes problèmes, et c'était parce que je ne souhaitais pas le lui montrer, mais j'étais aussi à l'aise avec elle qu'avec Summer. J'aimais le fait qu'elle soit venue sonner à ma porte, que je sois la première personne qu'elle ait eu envie de voir, et qu'elle insiste tant pour me parler. Mais il ne fallait pas qu'elle insiste trop, sinon je risquais de craquer, et lui laisser obtenir mon amitié. Alors qu'elle tentait d'essuyer – je le supposais – les larmes qui coulaient de ses joues, je me décidais enfin à prendre la parole. « Non, Enea, ce n'est pas ce que je... » Elle me coupa la parole. Enfin, je n'étais même pas sur qu'elle en ait vraiment conscience. « Je suis idiote, je ne sais même pas pourquoi je suis venue te voir .. C'est vrai qu'un grand vampire de plusieurs siècles ne peut trouver aucun intérêt dans la fréquentation d'une vulgaire adolescente humaine, je suis bête de ne pas l'avoir réalisé plus tôt. Je suis désolée. » Je hochais négativement la tête. J'étais sur de trouver beaucoup d'intérêt à la fréquenter, d'autant plus qu'elle semblait avoir une personnalité hors du commun. Mais ma fierté m'empêchait de le lui dire. J'hésitais, j'hésitais vraiment. Le lui dire, c'était lui avouer que j'appréciais sa compagnie, lui donner une bonne raison de vouloir que l'on devienne ami, et... je n'étais pas sûr d'être prêt. Pourtant, j'en avais envie, alors tant pis, il fallait se lancer. Mais rapidement, elle enchaina en m'annonçant qu'il ne fallait pas s'inquiéter, et qu'elle ne viendrait plus. J'avançais d'un pas vers elle – elle s'était levée -, ce qui me permit d'avoir le temps de la rattraper avant qu'elle ne tombe en trébuchant sur le tapis qui ornait mon salon. Sans dire un mot, je la menais doucement vers le canapé, m'asseyant à ses cotés. Pendant plusieurs secondes, je ne dis pas mot.

Bon, il fallait que je me lance. Je ne savais pas vraiment par où commencer, mais il était évident que c'était à moi de parler. Les larmes continuaient de couler sur ses joues, et je ne pus m'empêcher d'essuyer doucement l'une d'elle. Elle eut d'abord un léger mouvement de recul, puis se laissa faire, fermant les yeux. Elle n'aimait pas les contacts physiques, et je les évitais avec elle de peur que son sang ne dégage une odeur trop tentante pour moi. Pourtant, la prendre dans mes bras pour que cessent ses larmes me sembla être la chose la plus naturelle au monde. Ma main caressait doucement ses cheveux, pour l'apaiser. J'entendis doucement les battements de son coeur ralentir, et je supposais donc qu'elle avait arrêté de parler. J'en profitais donc pour me lancer. « Tu peux venir m'embêter quand tu veux, Enea... Ou presque, en tout cas. » Bon. Je m'étonnais moi-même de ce que je venais de dire. Je venais clairement de lui lancer une invitation éternelle et non-conditionnelle. Ce n'était pas forcément malin. Pourtant, l'idée qu'elle puisse débarquer chez moi quand l'envie lui prenait ne me déplaisait pas. Au contraire. Avant qu'elle est le temps de réagir – elle s'était redressée, et me regardait interloquée -, j'enchainais. Mieux valait ne pas me couper dans mon élan. Je m'apprêtais à lui avouer – en partie – la vérité sur celui que j'avais été, et j'avais vraiment peur de la réaction qu'elle pourrait avoir. Je fermais les yeux l'espace d'une seconde, et me lançais : « Si je tiens tant à ce que tu restes loin de moi, ce n'est pas parce que tu m'insupportes, ou que tu n'es pas digne de mon intérêt, au contraire. » Je marquais une pause, et détournais mon regard de son visage. Je n'étais pas sûr d'être prêt à voir sa réaction lorsqu'elle apprendrait quel monstre je suis. « Pendant... trop longtemps, je n'ai vu les humains que comme des jouets. On dit souvent qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture, mais j'ai fait tout l'inverse. J'ai joué avec eux, avec leur sentiments, et parfois même avec les membres de leur corps... Je ne dis pas ça pour t'effrayer, Enea. Mais si tu tiens tant à me fréquenter, tu dois savoir la vérité. » Je me décalais, légèrement. Il ne fallait pas non plus qu'elle croit que j'allais lui sauter dessus, et la vider de son sang – même si, une part de moi, en avait envie, d'une certaine manière... Je passais mes mains sur mon visage, et attendis une réaction de sa part. « Je suis désolée, si je t'ai effrayée Enea. » Elle se rapprocha de moi, et posa maladroitement sa main sur mon épaule, comme pour me rassurer. Son odeur pénétra dans mes sinus et...


Dernière édition par Adriel n. Winston le Dim 28 Juin - 19:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyDim 28 Juin - 19:30

Ne bouge pas petite libellule. Tu es dans mon filet, tu n'as désormais plus aucun moyen de t'échapper. N'essaie pas, c'est peine perdue.. Tu te briserais une aile, ou deux. Mais n'est-ce pas déjà fait ? Je n'ai même pas eu besoin d'aller te chercher. Tu es venu vers moi, comme une plante se tourne vers la lumière. Laisse ta main sur mon épaule... Je me retourne, souris, et dépose un baiser sur ton coup... Ce dont tu ne doutes pas, c'est que des armes blanches se cachent partout dans la maison... Oh. Justement, sur la table. Une aiguille... Je transperce ta main, doucement et me délecte de voir le sang perlait au creux de ta paume... Je l'essuie du bout de la langue et...

Je secouais doucement la tête. Il ne fallait pas que je me mette à penser ainsi. Son sang avait beau être délicieux – enfin, son odeur. La goutte de sang que j'avais arraché à ses lèvres lors de notre rencontre ne m'avait pas réellement permis d'y goutter. Ce qui n'était pas plus mal, si vous voulez mon avis. J'étais dans un état psychologique bien trop fragile pour pouvoir me retenir. Mieux valait donc aussi qu'elle se coupe, ou quoique ce soit qui réveillerait ma nature animale. Je la regardais, coupable. Elle était si douce, si belle... Je n'imaginais pas vraiment qu'on puisse vouloir faire du mal à une personne comme elle. Elle faisait plutôt partie des poupées de porcelaine qu'on souhaitait affiché dans une vitrine afin de l'exposer aux yeux de tous. On voulait la montrer avec fierté, et se vanter de l'avoir dans nos connaissances. Je poussais un léger soupir. Devenir mon ami était dangereux pour elle. Pourtant, j'en avais envie, au moins autant qu'elle. Et bien, soit. Nous serions amis. Je n'irai jamais la voir sans m'être nourri avant – il serait idiot de prendre des risques inutiles – et tout se passerait bien... Du moins, je l'espérais. Je savais que Summer fréquentait plus d'humains que moi. Peut-être pourrait-elle me conseiller ?



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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyMer 1 Juil - 20:35

    Je me rendais déjà compte d'un changement par rapport à ma mentalité dans notre relation. Au début, j'avais été intriguée, agacée et fascinée par le fait que je ne pouvais pas lire dans ses pensées, mais je n'oubliais jamais qu'il pouvait me croquer toute crue et m'étais plusieurs fois préparée à cette éventualité. Maintenant, j'étais presque capable d'oublier qu'il était le prédateur de l'homme, et oubliais parfois que ce n'était pas normal pour moi de ne pas entendre ses pensées. Bien sûr, dans quelques moments, je souhaitais plus que tout au monde savoir ce qui se tramait en dessous de son cuir chevelu,et à d'autres je me laissais juste me délecter de l'agréable silence qui provenait de sa boite crânienne. Si on m'avait laissé le choix ? J'aurais surement passé toute ma vie à plonger mes yeux dans les siens, à parler de choses et d'autres et à échanger des points de vue. Tout semblait à la fois si simple et compliqué lorsque je me trouvais en sa présence, mais s'il y avait une chose que je savais, c'était que je ne m'en lasserais jamais. Il pouvait bien m'agacer plus que personne, mais même ça avait une sorte de côté charmant. Je n'aurais surement aucun mot à poser sur ce que je ressentais sur cette créature normalement terrifiante qui se trouvait à côté de moi, mais je n'en faisais guère un cas. Je me sentais bien en sa présence, je ne me sentais pas trop bien quand il n'était pas là. La conclusion était simple : il fallait que je reste le plus longtemps possible près de lui. Je me doutais qu'il ne se laisserait pas faire, et c'était peut-être la seule chose qui m'attristait. Surement qu'il ne m'aimait pas, que le fait que je vienne le harceler ne lui plaisait pas le moins du monde et qu'il voulait juste que j'aille me jeter de la falaise. Je haïssais sentir sa réticence, surtout qu'il semblait être très partagé sur l'attitude à employer près de moi. Il pouvait bien se montrer extrêmement froid et même méchant, puis passer à l'opposé complet en un temps record de dix secondes. Je ne le suivais absolument pas, et c'était ce qui renforçait mon attraction. Je devais être ennuyante, pour lui. Il ne devait fréquenter que des vampires âgés de plusieurs siècles, qui avaient une culture impressionnante et une intelligence à toute épreuve. Qui avaient de vrais sujets de conversations, et qui n'étaient pas aussi .. tordus que moi. Mais si je n'avais jamais eu ce pouvoir, de lire dans les pensées ? Est-ce que mon opinion à son égard aurait-elle changé ? Je me demandais si je le considérais uniquement comme quelqu'un qui me permettait de m'échapper de mon enfer quotidien, ou comme une personne que j'appréciais vraiment. Est-ce que j'étais juste égoïste, ou je ressentais une affection pour la personne à côté de moi. Non mais vraiment, est-ce que je m'entendais ! Allais-je devenir aussi débile que Cassandra au point de m'attacher à une personne qui pourrait me tuer en une seconde si elle en avait envie ? Il y avait quand même une différence monstre entre Adriel et son .. sa lubie. Adriel ne mangeait pas d'humains, l'autre si. Adriel avait apparemment un bon fond, l'autre absolument pas. En me penchant plus en détail sur Adriel, je me rendais compte qu'à part son côté lunatique, le fait qu'il m'agaçait vraiment parfois et son côté surprotecteur insupportable, il était assez .. parfait. Autant physiquement qu'intellectuellement ..

    J'étais quelqu'un d'ordinaire très paranoïaque. Pourtant, lorsque j'avais posé du tac au tac la question par rapport au nombre d'habitants dans sa maison, je n'avais pas pensé .. au derrière de la chose. Et s'il avait une petite amie, une fiancée, ou même une femme ? Je n'avais même pas considéré cette éventualité. J'étais sure de déprimer si c'était le cas, mais je me voyais beaucoup trop coincée et gênée pour lui poser la question « et tu es pris ? ». Cela impliquerait forcement que je m'intéresserait à lui, pire, que je voudrais sortir avec lui ce qui n'était absolument, absolument pas le cas .. Vraiment ? Ça ne me gênerait pas du tout. Ou je ne savais pas. Mon esprit était vraiment confus, et j'accusais ces tisanes étranges que ma mère m'apportait le soir de déranger mon équilibre intellectuel. Elle devenait vraiment bizarre ces temps-ci avec Jack. L'autre jour, je l'avais même surprise en train de penser à faire le tour du monde à dos d'éléphant ! Ouille, ma mère. J'avais presque oublié le fait que j'étais partie de la maison sans qu'elle le sache et qu'elle allait sacrément me disputer lorsque j'allai revenir. Soit ! Je subirais. Dieu ce que j'adorerais vivre toute seule, sans les pensées d'une obsédée sexuelle (ça ne se voyait pas au premier abord, mais elle ne pensait qu'à ça toute la journée !!!) et d'un baba cool zoophile (dégoutant) dans ma tête à chaque instant. Le fait d'être en huis clos ne me plaisait pas particulièrement .. Surtout qu'elle n'avait pas dit qu'elle me laisserait sortir lorsque même je serai guérie. Passer une existence enfermée dans une pièce, non merci ! Je préférais encore me lever, aller me barricader dans la chambre (s'il en avait une ?) d'Adriel et ne plus en sortir. Ce que j'adorerais vivre ici .. Tout était si beau, si grand, et surtout, si calme ! « D'ordinaire, oui. Mais en ce moment, nous sommes deux à vivre ici. » Je m'éclaircissais la gorge, tandis que mes membres se raidissaient. Ne pouvait-il pas donner plus de détails ? Je ne pouvais pas voir à l'intérieur de sa tête ! Malheureusement. Je ne savais pas vraiment que dire, et restait donc coite. La seule perspective de l'imaginer en pleine action avec une vampire aux cheveux blonds platines et aux seins plus gros que n'importe quelle star hollywoodienne ne me plaisait pas des masses. Et s'il m'avait menti, et entretenais une liaison tumultueuse avec Summer ? Cela me déplaisait fortement. Et je n'aimais pas ça. Et si je m'intéressais vraiment à Adriel ? Il n'y avait aucune raison qui aurait pu me pousser à penser une seule seconde qu'il puisse vouloir de moi comme compagne. Après tout, ce serait être un pédophile que s'intéresser à une fille de plusieurs siècles plus jeunes. D'un autre côté j'étais encore plus barjo de me demander si je pouvais sortir avec un mort … J'avais peur de devenir une de ces filles ignares qui tombaient amoureuses de tous les vampires qui passaient juste parce qu'ils avaient .. qu'avaient-ils au juste ? Un teint cadavérique ? Un regard à vous glacer le sang ? Un côté dangereux, c'était ça ? Pourquoi les filles au juste étaient toute à la recherche de mauvais garçons ? Moi, je n'étais à la recherche de rien. Je m'étais résignée à passer mes plus vieilles années en compagnie de milliers de chats. De me laisser pousser une barbe et de vivre dans un cirque. De rester vierge à vie (sauf acte de bonté de la part d'Aiden). J'étais déprimée, et il était bien connu que les gens déprimés n'avaient pas vraiment envie de grand chose. En fait, l'apparition d'Adriel dans ma vie m'avait au moins donné un but, celui de le fréquenter, le plus régulièrement possible.

    « Je suis heureux que tu prennes enfin le risque « vampirique » au sérieux, Enea. » Je réprimais un soupir d'exaspération. Croyait-il que j'étais inconsciente et que j'allais me jeter dans la gueule du loup intentionnellement ? Je n'avais fait aucun geste imprudent jusqu'à là. Lorsque j'avais abordé adriel, j'étais sure qu'il ne mangeait pas de sang humain. Je n'avais jamais adressé la parole à un autre vampire que lui, et n'étais pas allée voir Seth dans un élan masochiste. J'avais quand même le droit de me balader dans la rue, non ? Je serrais les dents. Néanmoins, le fait qu'il ait employé le mot heureux me faisait quand même chaud au cœur, même si cette sensation me donnait plus envie de me taper la tête contre le mur qu'autre chose. Mais pourquoi provoquait-il de telles sensations et réactions chez moi ? C'était tout juste incompréhensible. Il devait avoir un pouvoir, quelque chose .. Il fallait absolument que je sache. Il prit mon sac alors que je ne lui avais absolument rien demandé, mais je ne lui adressais pas un regard noir pour autant. Il devait surement penser que ça me gênait, avec mes plâtres, ce qui n'était pas forcement faux .. Mais ces gestes que l'on pouvait considérer comme de la galanterie m'énervaient au plus haut point. Peut-être faisais-je partie des féministes, après tout, mais je détestais les clichés et les vieux usages. « Et tu repartiras sans blessure. Je te raccompagnerais en voiture. » J'ouvrais la bouche pour contester ses paroles, avant de me souvenir qu'étant donné son caractère, il y avait peu de chances que j'arrive à le faire changer d'avis. Il avait largement la force de me forcer même à rentrer dans sa voiture. Je me mordais la lèvre en recommençant à fixer le sol. Que répondre à ça ? Rien. Il ne m'avait même pas demandé mon avis, mais je n'en attendais pas moins de sa part. Il était vieux, et je comprenais qu'il avait été élevé d'une certaine manière qui mettait les hommes sur un pied d'estale par rapport aux femmes et que par conséquent, ils devaient agir de manière distinguée à leur égard mais .. Nous étions au 21e siècle, et ce genre de choses bien qu'appréciées des filles les plus idiotes, ne l'étaient pas par moi. Pourtant, il était vrai que le fait de devoir faire tout le chemin inverse après seulement cinq minutes passées en sa compagnie -c'était bien ce qu'il avait dit- ne m'emplissait pas de joie, et que ne pas avoir à me servir de mes propres jambes était plutôt pratique. Pourquoi ne pouvais-je pas me contenter de ce qu'on m'offrait ? J'étais décidément inlassablement mécontente. « D'accord … Merci. » Je me tapais mentalement de l'avoir même remercié, mais c'était sorti absolument tout seul. Maudit inconscient. Quand on y réfléchissait néanmoins, ce serait l'occasion pour moi de passer un peu plus de temps avec lui .. Combien de temps mettait-on en voiture depuis ici ? Aucune idée. Il ne fallait pas que je me tracasse pour ça. En la présence d'Adriel, j'étais constamment obligée de me remettre en question et de réfléchir à tout ce que je pouvais dire ou faire. Même si je me posais le pourquoi pour n'importe quoi, je n'arrivais toujours pas à y répondre. Il ne fallait absolument pas qu'il ait autant d'importance à mes yeux ! Il était un vampire, et même si je pouvais rester son amie pour .. un an ? Voire deux, je doutais qu'il puisse supporter ma présence durant un temps bien plus long. Cette seule pensée me brisa le cœur.

    Je n'étais pas du tout habituée à montrer mes sentiments en public. J'étais une de ces personnes aux masques figés et qui ne haussaient un sourcil que dans de très rares moments. Pourtant, en ce moment -depuis que ces vampires avaient fait une apparition dans nos vies je suppose-, j'étais beaucoup plus expressive et me laissais trop souvent emporter. Cela m'énervait, mais relâchait également énormément mes nerfs. J'étais tellement habituée à tout intérioriser que quand cela ressortait, ça le faisait bien ! Et les larmes coulaient, coulaient, coulaient .. J'avais l'impression que je ne pourrais jamais m'arrêter. Me montrer dans un tel état de faiblesse devant Adriel -SURTOUT devant Adriel- me gênait énormément. Il devait penser que j'étais faible, pathétique. Juste une pleurnicheuse parmi tant d'autres, qui ne se montrait comme ça que pour attirer sa sympathie et sa culpabilité .. Il devait surtout avoir de la pitié pour moi. Ou être agacé. Comment lui en vouloir ? Je ne savais même pas pourquoi j'avais craqué. C'était la deuxième fois que je pleurais en, attention, deux ans ! Moi qui faisait tout pour qu'il soit moins réticent à me fréquenter, je me mettais en position qui l'obligerait à me mettre à la porte tellement je lui aurais semblé stupide. Stupide stupide stupide, je l'étais bien. Je ne comprenais même pas comment il faisait pour ne pas m'avoir frappé déjà et jeté par la fenêtre ! Je l'aurais bien fait moi même si j'en étais capable. Je n'osais pas relever les yeux, de peur de voir un regard noir ou pire, de la compassion, et attendais juste un mot de sa part qui m'inviterait à dégager les lieux illico. Je ne lui laissais pas trop le temps, il fallait le dire. J'enchainais les phrases, j'enchainais les phrases .. S'il avait ouvert la bouche, je ne l'aurais même pas entendu. Jusqu'à ce que je décide de quitter la villa moi même, histoire d'épargner la scène qu'il allait me faire si je restais scotchée sur son canapé. Alors que j'étais prête à recevoir un coup sur la joue à m'écraser par terre comme à mon habitude, il me rattrapa comme le prince charmant qu'il était. J'aurais presque préféré qu'il me laisse tomber. Au lieu de me pousser dehors avec hâte, il me ramena sur le canapé et s'assit à côté de moi. J'aimais le sentir à mes côtés, sans que je puisse décrire exactement pourquoi. Oui, je n'aurais voulu quitter cette place pour rien au monde, mais ce n'était pas exactement quelque chose que j'aurais pu admettre. Il gardait un silence, et j'imaginais qu'il essayait de trouver mille excuses pour dire qu'il avait quelque chose d'urgent à faire, ou n'importe quoi. Alors que les gouttes tombaient encore inlassablement, coulant sur mes joues avec une rapidité extrême, une nouvelle sensation sur celles-ci me fit amorcer un mouvement de recul. Ce ne fut que quand je réalisais qu'il s'agissait des doigts blancs et glacés d'Adriel que ça ne me dérangeait plus. Je n'y croyais pas moi même. Il me touchait, et ça ne me dérangeait pas ! Au contraire. J'avais envie de sentir sa peau glaciale contre la mienne, même si cela me donnait la chair de poule. Des papillons battaient des ailes dans mon ventre, et les autres sens que mon toucher étaient jaloux. J'avais fermé les yeux, pour ne pas croiser son regard, et les plissais encore plus lorsque sa main se détacha de ma joue. Il m'était tout simplement impossible de décrire la vague de plaisir qui s'empara de mon corps tandis que ses bras entourèrent mon corps frêle. Étais-je en train de rêver ? Surement.


Dernière édition par Enea M. Williams le Jeu 2 Juil - 15:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyJeu 2 Juil - 14:41

    Sa main caressait doucement mes cheveux, et je frémissais à chaque fois qu'il frôlait mon cuir chevelu. En temps normal, j'aurais été profondément énervée de me retrouver dans une telle position. J'étais la jeune fille fragile qui pleurait et il était le prince charmant qui venait réconforter ? Non merci ! Pourtant, je n'arrivais pas à prendre cet angle de perception aussi pessimiste. Je me sentais bien; et 'c'était presque tout ce qui comptait. Son odeur rentrait dans mes sinus à intervalle régulière, et mon odorat s'extasiait continuellement d'avoir à analyser des effluves si sublimes. Mon esprit s'apaisait, ainsi que mon corps. Je me sentais protégée, dans un état d'extase rarement atteint, et complètement déconnectée de tout ce qui se trouvait autour de moi. J'aurais pu rester dans cette position encore des heures, que dis-je, des jours, ou pire, des années ! Tout était simplement parfait. Mes larmes de tristesse se transformèrent en larmes de joie, et j'espérais qu'il n'ouvrirait jamais la bouche, qu'il ne bougerait jamais pour que je puisse me sentir aussi complète encore un long moment. « Tu peux venir m'embêter quand tu veux, Enea... Ou presque, en tout cas. » Je m'étranglais légèrement en réprimant un sanglot. Il ne voulait pas que je parte ! Il ne voulait pas que je ne le voie plus jamais, il venait même presque de dire que ça ne le dérangeait pas de me voir. Non, il venait de le dire. Il fallait qu'il sache que j'allais prendre cette invitation au pied de la lettre. Comme une fille stupide, j'avais été tellement surprise de la parole qu'il venait de prononcer que je m'étais détachée de son étreinte. Les larmes coulaient de plus en plus doucement sur mes joues, et j'espérais qu'elles s'arrêteraient bientôt. Déjà que je n'étais pas très présentable d'habitude, je devais être ici dans un état désastreux. Heureusement que je ne me maquillais pas, j'aurais véritablement eu l'air d'un monstre. « Si je tiens tant à ce que tu restes loin de moi, ce n'est pas parce que tu m'insupportes, ou que tu n'es pas digne de mon intérêt, au contraire. » Mon coeur enchainait les changements de rythme. Je n'étais pas habituée à ce que l'on dise des choses à peu près gentilles à propos de moi, et même si j'aurais du être particulièrement énervée en temps normal, je me laissais charmer par tout ce qu'il pouvait bien me dire. Sa voix mélodieuse enchantait mes tympans et j'essayais de retenir ma respiration pour qu'elle ne cache pas le doux son. J'étais comme dans un état second. Il ne me détestait pas. Je ne l'insupportais pas (enfin, pas tout le temps en tout cas). Ces deux idées sonnaient si bien à l'intérieur de ma tête ! Les larmes s'arrêtaient, et j'essuyais celles qui séchaient sur mes joues. Après avoir fermé les yeux, il détournait carrément son visage du mien. Bizarrement, je ne souhaitais que le contraire ! Me plonger dans l'étrange couleur de ses iris, entre le bleu et le vert. Moi qui était tellement fuyante lorsqu'il s'agissait de fixer quelqu'un .. Je me surprenais moi même. « Pendant... trop longtemps, je n'ai vu les humains que comme des jouets. On dit souvent qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture, mais j'ai fait tout l'inverse. J'ai joué avec eux, avec leur sentiments, et parfois même avec les membres de leur corps... Je ne dis pas ça pour t'effrayer, Enea. Mais si tu tiens tant à me fréquenter, tu dois savoir la vérité. » Je ne doutais pas qu'il ait fait des choses horribles par le passé. Dans une autre situation je m'en serais peut-être choquée une minute ou deux, mais j'étais dans un état tellement extrême que ça ne me fit rien. Je haïssais le voir mal, et ma poitrine se serra lorsqu'il se décala de moi. Je voulais me rapprocher, me coller contre lui, mais cela aurait semblé déplacé. Il passa les mains sur son visage, et j'étais sur le point de me remettre à pleurer. « Je suis désolée, si je t'ai effrayée Enea. » J'avais la nécessité d'établir un contact physique, et posais par réflexe ma main sur son épaule. J'avais souvent vu ça dans les films, cela servait à réconforter. Je ne savais pas comment il allait le prendre, mais je m'en inquiétais même pas.

    J'ouvrais la bouche mais la fermais aussitôt. Ma gorge était tellement bloquée que je n'arrivais pas à sortir un mot. J'attendais quelques secondes pour reprendre mes esprits, et surtout empêcher les larmes de revenir à l'assaut. Adriel était tellement indéfinissable ! Se rendait-il compte qu'en quelques minutes il avait renforcé de cent fois mon obsession ? Je ne me voyais pas penser à autre chose. Il recommençait à me regarder et .. une sensation me picota aux coins des lèvres. Impossible à croire. Je laissais naturellement mes zygomatiques se mettre en route (elles ne travaillaient que très rarement depuis ces deux dernières années !) jusqu'à ce que ma bouche forme un adorable sourire. Pas forcé, pas étrange. Il n'était pas grand, il était même un peu triste, mais doux à la perfection. On aurait du prendre une photo pour immortaliser le moment. Je me mordais la lèvre et enfouissais mon visage quelque secondes dans mes mains, avant de rabaisser mes bras emplâtrés pour prendre la parole. Je n'arrivais plus à décrocher cet air niais de ma figure .. A quoi devais-je ressembler ? « Tu ne m'effrayes pas le moins du monde. Bien que je l'oublie de temps en temps pendant quelques minutes, tu es un vampire ! Je pense que peu d'entre eux n'ont jamais fait d'épouvantables actes dans leur vie. Et même, certains humains peuvent faire bien pire. » Je prenais une grande inspiration et perdais mon regard dans le vide durant quelques instants. J'avais tellement de choses à dire, à déclamer ! Tant pis. J'allais passer pour une folle, mais j'allais le faire bien ! « J'ai beaucoup plus de raisons de t'admirer que d'avoir peur de toi ! Et ce n'est pas comme certaines le pensent parce que tu as une apparence physique plus qu'agréable, une force et des réflexes surnaturels ou un côté dangereux attirant, c'est juste que .. Tu ne te rends pas compte ! Tu as de ton plein gré défié la nature propre du vampire pour aller sur le bon chemin et résister à toute tentation ! J'étais dans tes bras, presque comme un casse croute gratuit et tu ne m'as même pas touchée. Tu as une force d'esprit incroyable ! Peu de personnes seraient capables d'agir comme tu le fais. » Même en continuant de sourire, quelques larmes me vinrent aux yeux. Je ne baissais pas la tête pour autant et gardais mon regard droit. « Si je continue de venir te voir et que je peux paraître inconsciente, c'est parce que je sais que jamais, à ces cicatrices là » Je relevais les cheveux et montrais mon cou, où les marques des morsures de Seth étaient bien visibles. « ne s'ajouteront jamais la marque de tes dents. Que tu aies torturé, tué, ou je ne sais encore plusieurs personnes dans le passé, cela ne me fait rien ! Le passé est révolu, et dans le présent, je vois un homme -et j'insistais bien sur le mot homme- bon. » Je reprenais mon souffle et éclatais de rire. Vraiment. Je riais en pleurant. Je devais complètement perdre les pédales, et en reprenant mon calme, je recommençais à parler. « Je te harcèle, je te suis, je t'embête, et même si tu peux prendre quelques fois un ton froid tu peux te montrer aussi adorable qu'à présent ! Tu ne peux même pas te rendre compte .. Tu es juste .. incroyable ! » Je sentais que c'était le moment de lui dire. Il fallait que je me lance. « Tu m'as dit quelque chose à propos de toi, je vais te dire quelque chose à propos de moi. Tu sais ce dont je t'avais parlé l'autre fois, d'un certain pouvoir ? Ne me crois pas si tu le veux. Même moi je me suis crue folle au début. Mais je peux .. lire dans les pensées. Entendre, voir, tout ce que les gens sont en train de cogiter. Certaines personnes peuvent penser que c'est un vrai bonheur ! C'est un enfer. Je ne peux pas bloquer, je suis obligée de tout subir .. A chaque fois que je me retrouve en compagnie de quelqu'un, je sais déjà à l'avance tout ce qu'il va me déclamer ! J'apprends malgré moi tous leurs secrets, c'est tout simplement impossible .. Et je t'ai vu, pour la première fois, au lycée. Un silence ! Un silence complet. Tu imagines bien que dès que j'ai eu une occasion de t'aborder j'y suis allée sans me poser de questions ! Tout est silencieux. Je ne peux rien percevoir de ta tête. Ça m'agace, et ça me fascine à la fois .. Mais tu n'es pas le seul. Je ne peux pas entendre les pensées de tous les vampires. Je ne sais pas pourquoi. Quelle ironie ! Ça aurait au moins pu me servir à quelque chose. Mais je ne veux pas fréquenter tous les vampires, je veux te fréquenter toi, et toi seul. » J'arrêtais enfin de parler et baissais enfin les yeux. Maintenant que j'avais parlé -et beaucoup-, je ne pouvais qu'attendre sa réaction avec appréhension ...
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyJeu 2 Juil - 21:59

    Plus que surprenant, cet aveu était inattendu. Je n'avais absolument pas prévu de lui parler du monstre que j'avais été, et même si je n'avais pas été dans le détail, lui dire une telle chose était réellement troublant... Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris, ni comment elle allait réagir. Ceci, j'étais plus préoccupé de savoir quelle raison m'avait poussé à agir ainsi, que de sa réaction. Car, pour moi, c'était plutôt clair. Elle n'allait probablement pas prendre la fuite immédiatement – il s'agissait d'Enea après tout -, mais à un moment ou un autre, elle réaliserait ce que cela voulait dire. Elle s'imaginerait les horreurs que j'avais pu commettre, ou un vampire mal-attentionné le lui raconterait. Elle enchaînerait les cauchemars, et finirait par prendre la décision de ne plus jamais me croiser, ou m'adresser la parole. Du moins, c'est ce que j'espérais qu'elle ferait. Et, également ce que je redoutais. Dieu que j'étais compliqué quand je m'y mettais ! Seulement, une idée commençait à s'immiscer dans mon esprit. Je n'avais aucune envie qu'elle soit vraie, qu'elle se réalise, et qu'elle vienne hanter mon esprit. Je venais à peine de retrouver Elizabeth, que je comprenais qu'il était probable qu'elle ne soit plus celle que je voulais... En effet, la blonde qui avait conquis mon coeur avait tant changé... Même si elle restait la même en ma compagnie, certains de ces gestes la trahissait. Elle avait changé, du tout au tout. Pourtant, je l'aimais encore... Différemment, surement, mais je l'aimais, et l'aimerais toujours. Je ne comprenais pas ce besoin que j'avais de comparer Enea, et Elizabeth; de ramener l'une à l'autre fréquemment, mais je le faisais. Enea est l'opposé d'Elizabeth. Du moins, de ce qu'Elizabeth avait été. Pourtant, je commençais à apprécier sa présence plus que je n'avais jamais appréciée celle d'Elizabeth, et cela m dérangeait énormément. Pourtant, cela ne voulait rien dire de particulier – enfin, mis à part que je m'attachais à une humaine, ce qui était plutôt déplaisant. Je savais que la présence de Summer m'était plus essentielle que celle d'Elizabeth – du moins, cela devait être le cas, puisque je n'avais survécu à la mort de cette dernière que grâce à ma création -, mais sans savoir de quelle manière, les choses me paraissaient différentes. Ce n'était cependant pas ce qui me préoccupait le plus pour le moment. La main d'Enea était sur mon épaule, et c'était le moment que choisissais mon esprit pour me repasser les scènes de torture, et de traque qui avaient longtemps été ce que contenaient essentiellement ma vie – du moins, ce qui en était la partie connue par tous. Ce n'était pas tant d'être confronté aux horreurs que j'avais commise qui posait problème – j'y étais habitué -, c'était que cette fois-ci – et je devais avouer que cela faisait trois quatre jours que cet « instinct » resurgissait – j'appréciais la teneur de ses visions. Pire, j'avais envie de recommencer. Enea serait la parfaite victime. Bon, à vrai dire, le fait qu'elle soit plâtrée risquait de m'agacer. Ses os étaient déjà cassés, et je n'aurai pas le plaisir de les entendre se briser sous mes doigts – ou plutôt ce plaisir serait gâcher par le fait que je savais qu'ils l'étaient déjà. Mais si ça n'avait pas été le cas... Je sentis mes muscles se tendre, et durant les quelques secondes où un silence s'installa entre nous, j'eus le temps d'imaginer toutes les belles choses que je lui ferai, si je laissais le Mal s'emparer de moi. Belles, oui, car au risque de vous choquer, mesdames, messieurs, la torture; ce n'est ni plus ni moins que de l'art.

    Une des joies de pouvoir vivre pendant plusieurs centaines d'années était que je pouvais profiter de toutes les techniques qui avaient existé depuis mon époque. Et, m'étant renseigné, je pouvais également profiter des techniques qui existaient depuis le Moyen-Âge. La première chose que je fis après avoir lui avoir asséner un coup derrière la tête du plat de la main suffisamment fort pour l'assommer, mais pas assez pour lui casser quoique ce soit, fut de lui administrer une forte de dose d'un anesthésiant, notamment mis en avant dans le film SAW. Je vous passe le nom scientifique que vous n'arriveriez probablement pas à prononcer. Ces effets sont aussi simples que délicieux; le patient – car, à la base, il fut réalisé à but médical, bien que je n'ose pas imaginer en quoi il pouvait être utile dans un tel milieu, mais c'est une autre histoire – était complètement paralysé. Il ne pouvait pas bouger, ou même parler. Pourtant, il entendait tout, sentait tout. Et je peux vous dire que j'ai béni plusieurs fois le créateur de ce produit. Ou plutôt devrais-je dire « damné ? » Peu importe. J'avais utilisé ce produit sur Enea, et celle-ci commençait à se réveiller – je le savais à l'accélération des mouvements de son coeur. Certes, je vous vois venir. A quoi bon la torturer, si ce n'est pas pour l'entendre crier ? Tout d'abord, cela me permettait de dessiner sur sa peau - à l'aide d'un cutter – les formes que je désirais sans risque qu'elle ne bouge, et ne gâche mon œuvre. Deuxièmement, je lui avais simplement injecter assez de produit pour qu'elle ne bouge pas pendant une demi-heure. Des chaines attachées ses pieds, et ses mains, et de toute façon, quand le produit se serait complètement dissout, elle ne serait plus en état de marcher. Doucement, je passais ma main sur son visage, avec tendresse presque. Je caressais sa poitrine pour descendre jusque sa cuisse. J'accentuais la pression. A peine. Comme un amant accentue son étreinte lors d'ébats passionnés. Ma main continuait de se promener sur sa jambe quand, soudainement, sans que rien ne le laisse entendre, je donnais ce qui était – pour moi – un léger coup de poignet, et j'entendis sa cheville craquer. Diable. Ce son. Je jubilais. Un orgasme auditif. Vraiment. Son cœur s'accéléra. Je m'approchais de son visage, et déposais un doux baiser sur son cou, juste là où Seth l'avait mordu. Un frisson parcouru son corps. Je m'approchais de son oreille et lui murmurait « Ne t'inquiète pas, ma douce Enea. Pour l'instant, tu ne sens rien. » J'imaginais ces réflexions, se rendant compte qu'en effet, elle ne sentait rien. Un sourire béat illuminait mon visage, et j'attrapais déjà, d'un geste distrait, le chalumeau. Oh, je n'avais aucune intention de la brûler – en quoi serait-il artistique de faire des dessins si grossiers ? Cependant, je ne savais que trop bien que la lame du cutter ne pénétrait que mieux dans la chair quand elle était brûlante. Une fois que celle-ci fut incandescente, j'attendis une seconde qu'il refroidisse assez pour ne pas se casser quand je transpercerais la peau de la jolie brune qui se trouvait devant moi. J'en profitais pour arracher le t-shirt d'Enea, et je pus enfin commencer. J'hésitais une seconde. Que dessiner ? Hum. Je secouais légèrement la tête. Je savais exactement quoi dessiner. Une partition. Celle des notes qui m'étaient venu comme une révélation avant qu'elle n'arrive. Je commençais mon travail et traçais les lignes qui formeraient la base de ma partition. L'odeur enivrante de son sang devient plus forte dans mes sinus, et je me retrouvais dans un état second. Je passais un doigt sur le sang qui s'écoulait de ses plaies superficielles, et le menais jusqu'à ma bouche et m'apprêtais à la remercier de me laisse y gouter quand...

    « Tu ne m'effraies pas le moins du monde » Je sursautais légèrement. Sans tourner mon regard vers elle – inutile qu'elle me voit déstabiliser -, je devais faire le point sur ce qu'il venait de se passer. Bon, déjà, ce n'était pas la réalité. Ce qui me rassurait nettement. Même si ce genre de « rêverie » commençait à devenir répétitif ces temps-ci, au moins, elle ne se mêlait jamais à la réalité. Dieu merci. Je soupirais, rassuré, et me tournais vers elle, tentant de chasser le souvenir de cette image dans ma tête. « Bien que je l'oublie de temps en temps pendant quelques minutes, tu es un vampire ! Je pense que peu d'entre eux n'ont jamais fait d'épouvantables actes dans leur vie. Et même, certains humains peuvent faire bien pire. » Je réfléchis un instant à ce qu'elle disait... Elle n'avait pas tort, pas totalement en tout cas. Certains humains pouvaient évidemment faire pire, mais ils étaient souvent motivés par autre chose que le jeu; les autres se retrouvaient en prison. Enfin, ceux qui étaient retrouvés. Évidemment, en tant que maître de l'art criminel, toutes vos pensées se tournent vers Jack l'Eventreur. Eh bien... ne vous ait-il pas venu à l'idée que si personne ne l'avait jamais retrouvé, et qu'il ne laissait pas de preuve, cela pouvait être parce qu'il n'était pas... humain ? Et oui. Jack the Ripper, ça avait été moi. Je devais avouer que c'était une période de ma vie dont j'étais particulièrement fier. Enfin, dont j'avais été particulièrement fier, notamment parce que je n'avais pas bu une seule goutte du sang des victimes. Pourtant, ce n'était pas la tentation qui avait manqué. Mais j'avais tenu la promesse que je m'étais faite à la mort d'Elizabeth; je n'avais pas bu une seule goutte de sang. Ceci dit, je vous accorde que ceci est en total contradiction, puisque j'avais tout de même assassiné un certain nombre de prostitués, et ce, de manière cruelle. Mais n'ai-je pas le droit d'avoir des coups de folies ? Évidemment que je ferai les choses autrement si je l'avais pu, mais cet événement était d'autant pas une partie de mon passé que j'abhorrais; pour la simple et bonne raison que cela avait la preuve que j'avais réussi à renier ma nature. Et, ça, c'était ma petite fierté. Cela ne durerait probablement pas éternellement, mes pensées en étaient la preuve. Alors, j'essayais d'en profiter un maximum. Et de profiter un maximum du temps que je passerai en compagnie d'Enea. Je me tournais alors vers elle, et la v it sourire. Dieu qu'elle était belle. Et touchante, surtout. Je ne l'avais jamais vu sourire, et je n'avais entendu que beaucoup trop de gens dirent qu'elle ne souriait jamais. A croire qu'ils s'étaient trompés. Elle était là devant moi, et elle souriait. Je lui rendis sourire, et l'invitais à continuer. Elle n'avait rien à craindre. J'avais appris à me contrôler. Et une certitude était désormais dans mon esprit. « Je ne te ferai jamais de mal. » dis-je dans un murmure, plus pour moi-même que pour elle. « J'ai beaucoup plus de raisons de t'admirer que d'avoir peur de toi ! Et ce n'est pas comme certaines le pensent parce que tu as une apparence physique plus qu'agréable, une force et des réflexes surnaturels ou un côté dangereux attirant, c'est juste que .. Tu ne te rends pas compte ! Tu as de ton plein gré défié la nature propre du vampire pour aller sur le bon chemin et résister à toute tentation ! J'étais dans tes bras, presque comme un casse croute gratuit et tu ne m'as même pas touchée. Tu as une force d'esprit incroyable ! Peu de personnes seraient capables d'agir comme tu le fais. » Je fronçais les sourcils. Non pas que ce qu'elle m'ait dit me déplaisait, mais il me semblait que c'était la première fois qu'une humaine me voyait... ainsi. Et je devais avouer que je n'avais pas réellement vu les choses de cette manière. Je n'allais pas jusqu'à penser que cela excusait les actes de cruauté que j'avais commis, mais je devais avouer que tous ne l'aurait pas fait. Je notais, évidemment, au passage sa réflexion sur mon physique et savait d'ores et déjà que je ne tarderais pas à la taquiner à ce sujet. Mais, pour le moment, je la laissais continuer. Elle semblait avoir de nombreuses choses à dire, et à en croire les larmes qui naissaient dans ces yeux, elle devait les garder pour elle depuis un moment. Sans se démonter, elle enchaina, et je l'écoutais avec attention. « Si je continue de venir te voir et que je peux paraître inconsciente, c'est parce que je sais que jamais, à ces cicatrices là ne s'ajouteront jamais la marque de tes dents. Que tu aies torturé, tué, ou je ne sais encore plusieurs personnes dans le passé, cela ne me fait rien ! Le passé est révolu, et dans le présent, je vois un homme bon. » Lorsqu'elle m'avait montré son cou, je n'avais pu m'empêcher de passer, doucement, ma main sur sa cicatrice. Et, comme une gifle, je me pris la haine que je ressentais pour Seth en plein cœur. Je fermais les yeux une seconde, pour me calmer, sans pour autant retirer ma main de son cou, mais les rouvrait avec étonnement quand je l'entendis accentuer sa prononciation du mot « homme ». Avait-elle seulement conscience de ce qu'elle disait ? Surement. Sans que je m'y attende, elle se mit à éclater de rire. Un melting-pot des émotions était sur son visage, et je n'arrivais à m'arracher à cette contemplation. Même si mes doigts ne se trouvaient plus sur sa cicatrice, je sentais encore les légères boursoufflures sur ma main, et ma haine pour Seth ne s'éteignait pas. Comme je remarquais qu'elle craquait, je posais, doucement, en pesant mes mouvements, ma main sur son genou pour l'apaiser. Doucement, elle repris son calme, et je me rendis compte qu'il devenait de plus en plus aisé d'être moi-même en sa compagnie.


Dernière édition par Adriel n. Winston le Sam 4 Juil - 0:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptyVen 3 Juil - 23:01

    Et alors que je m'apprêtais à répondre, elle enchaîna. « Je te harcèle, je te suis, je t'embête, et même si tu peux prendre quelques fois un ton froid tu peux te montrer aussi adorable qu'à présent ! Tu ne peux même pas te rendre compte .. Tu es juste .. incroyable ! Tu m'as dit quelque chose à propos de toi, je vais te dire quelque chose à propos de moi. Tu sais ce dont je t'avais parlé l'autre fois, d'un certain pouvoir ? Ne me crois pas si tu le veux. Même moi je me suis crue folle au début. Mais je peux .. lire dans les pensées. Entendre, voir, tout ce que les gens sont en train de cogiter. Certaines personnes peuvent penser que c'est un vrai bonheur ! C'est un enfer. Je ne peux pas bloquer, je suis obligée de tout subir .. A chaque fois que je me retrouve en compagnie de quelqu'un, je sais déjà à l'avance tout ce qu'il va me déclamer ! J'apprends malgré moi tous leurs secrets, c'est tout simplement impossible .. Et je t'ai vu, pour la première fois, au lycée. Un silence ! Un silence complet. Tu imagines bien que dès que j'ai eu une occasion de t'aborder j'y suis allée sans me poser de questions ! Tout est silencieux. Je ne peux rien percevoir de ta tête. Ça m'agace, et ça me fascine à la fois .. Mais tu n'es pas le seul. Je ne peux pas entendre les pensées de tous les vampires. Je ne sais pas pourquoi. Quelle ironie ! Ça aurait au moins pu me servir à quelque chose. Mais je ne veux pas fréquenter tous les vampires, je veux te fréquenter toi, et toi seul. » Elle baissa les yeux, et je dus avouer que j'eus besoin de prendre une seconde pour tout assimiler. Premièrement, elle me trouvait incroyable. Ce qui en plus d'être flatteur était plutôt difficile à comprendre pour moi. Je n'avais rien « d'incroyable » selon moi, mis à part le fait d'être un vampire, mais la seconde chose que je dus assimiler était plus intéressante, et plus... intrigante. Nombreuses sont les personnes qui auraient enviés Enea, lui aurait demander à quel point elle pouvait profiter de ce don... Pourtant la première réaction que j'eus fut de la plaindre – elle me confirma d'ailleurs rapidement que c'était un calvaire pour elle. Evidemment que c'était le cas. Comment vivre, comment avoir ses propres idées, pensées quand toutes celles de gens qu'on ne connaissait même pas venaient brouiller notre esprit ? Je comprenais mieux pourquoi elle m'avait dit – alors que je la raccompagnais chez elle – qu'elle ne ressentait pas le besoin de parler de manière générale. Toutes les réponses venaient à elle sans qu'elle n'ait besoin de demander. Cela devait être... lassant. Ainsi, je comprenais mieux son intérêt à mon égard, et pourquoi elle devenait si bavarde en ma compagnie. Enfin, elle ne voulait fréquenter que moi. Ceci me posait problème. C'était flatteur, et cela m'allait droit au cœur. Vraiment. Mais je n'étais pas stable. J'avais besoin d'énormément de liberté, de pouvoir errer partout. Je n'étais pas le genre de garçon – vampire, le genre de vampire à rester vivre dans la même ville toute une vie. Bien au contraire. J'étais plutôt du genre à bouger tous les deux ans... Deux ans ? Etait-ce le temps qui me restait à passer en a compagnie ? Cette idée me fendait le coeur. Je décidais de la chasser de mon esprit. De toute façon, cela faisait au moins cinq secondes que je me taisais, et elle devait commencer à se sentir mal à l'aise.

    Doucement, je prenais son menton dans mes mains, et relevais sa tête avec délicatesse. Là, maintenant, j'avais envie de l'embrasser. Je laissais échapper un soupir inaudible, et approchais mon visage du sien. Je ne cherchais pas à effleurer ses lèvres, et me dirigeait nettement vers sa joue. Ceci dit, je n'arrivais absolument pas à me rappeler de la dernière fois où je m'étais senti si... stressé. Je lui souris, et me reculai légèrement, laissant une distance plus appropriée entre nous. « Je n'ose pas imaginer comment tu dois te sentir, Enea. Je ne supporterais pas tout cela à ta place. Je t'admire, vraiment. » Et en effet, je l'admirais. Vraiment. Oh, je l'admirais auparavant, mais elle était encore plus épatante maintenant que je savais qu'elle endurait tout cela sans jamais se plaindre – car je doutais réellement que ce soit son genre – à personne, ou peut-être à Aiden – j'avais cru remarqué qu'il était assez proche. En effet, je doutais qu'il aurait tant affronté Seth... quoique, il semblait être quelqu'un de généreux. « Je ne suis pas le vampire le plus fréquentable, en ce moment... Mais je te laisse le choix. J'apprécie ta compagnie, plus que tu ne l'imagines, apparemment. Et je n'en peux plus de faire comme si tu m'agaçais. » Je lui souris, et fut ravi de voir un autre sourire se dessiner sur son visage. « Même si, parfois, tu en as le don. » C'était aussi ça qui me plaisait chez elle. Je me sentais plus... humain en sa compagnie. Elle faisait ressortir l'homme que j'avais été. Moi qui me vantait d'avoir obtenu au fil des années un calme à toute épreuve, elle avait le don de me mettre hors de moi en deux temps, trois mouvements. Et j'adorais ça. Vraiment. Etrangement, j'étais à peu près convaincu que le lycée me paraitrait moins monotone et ennuyeux, si je me mettais à l'y fréquenter. Mais avec ses plâtres, je doutais qu'elle revienne de si tôt... « Et tu en as pour longtemps ? J'ai hâte que tu me racontes les potins du lycée. » Ce n'était évidemment pas ce qui m'intéressait. Mais ça, je ne le dirais pas tout haut. Pas encore, en tout cas.
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptySam 4 Juil - 13:13

    Venais-je vraiment de parler autant ? Peut-être n'avais-je fait que penser à tout ça et que rien n'était sorti de ma bouche .. Oh comme cette pensée aurait été apaisante. J'aurais rougi, tellement je me sentais gênée, si seulement je faisais partie de ces filles qui affichaient un camaïeu de couleurs impressionnant sur leur visage au rythme de leurs sentiments. Le mien restait inlassablement blanc, quoi qu'il paraisse agréablement plus coloré à côté de celui d'Adriel. Je ne savais pas pourquoi, mais plus je le regardais, et plus mon admiration semblait s'élever à des sommets. Je n'avais jamais ressenti une excitation à un tel degré, et cela me fascinait plus que cela m'effrayait. Ayant tendance à partir vite dans les extrêmes, j'aurais déjà pu m'inquiéter d'entretenir dès à présent une obsession sans limites pour le vampire qui finirait après, par agacement, à rompre tous liens avec ma personne. Je savais qu'il allait devenir mon sujet de pensées le plus omniprésent pour les jours à venir. Les semaines à venir. Peut-être les mois à venir selon l'évolution de notre relation. Je ne nous imaginais pas exactement devenir les meilleurs amis du monde, mais je serais amplement satisfaite s'il me considérait comme quelqu'un de normal. Par normal je voulais dire, qu'il pouvait aller visiter et qui ne s'étonnerait pas que je vienne le voir. J'avais peu d'expérience dans les relations d'amitié normales et ne pouvais me baser que sur les clichés audiovisuels, mais il ne me semblait pas que ce soit tellement différent en réalité. Aiden allait pour mon plus grand plaisir m'apprendre plus de choses pour me mettre à niveau, que je ne pouvais m'empêcher d'imaginer avec excitation. Je me doutais par contre que le discours que je venais de déclamer n'avait rien de normal. Oh, pour un film peut-être, mais c'était justement ce genre de choses qui n'arrivait jamais en réalité. Je me sentais pourtant étrangement moins lourde, d'avoir sorti tout ce qui était dans ma tête et de l'avoir posé à plat. Il n'y avait pas grand chose à savoir de plus pour l'instant. Il allait surement me prendre pour une folle. Car, à part les fous comme Aiden, qui croirait une fille qui prétendait pouvoir lire dans les pensées des gens ? Surement une schizophrène comme une autre. Quand à tout ce que j'avais déclamé sur lui .. Je me doutais qu'une autre groupie avait déjà du lui dire. Je me sentais horriblement ridicule. Pourquoi avais-je ouvert la bouche ! En temps normal je me serais giflée. Mais à ce moment là, je pensais que ça ne ferait que renforcer l'impression de folie qui se dégageait de moi. Il se taisait, et je ne pouvais qu'imaginer toutes les pensées qui lui traversaient l'esprit. Je n'avais pas l'habitude d'être tellement angoissée à propos d'une personne ! L'attente m'était impossible. J'étais bien la personne la moins patiente au monde, surtout après avoir été habituée pendant plusieurs années à n'en avoir que peu. Oh ! Et j'avais oublié le fait que j'avais souris, pleuré, et rit dans un temps record devant lui. Ce que j'avais du être horrible .. Je m'étonnais même qu'il n'ait pas éclaté de rire en voyant mon visage adopter plus d'expressions en cinq minutes que durant les deux ans passés. Relever la tête ? Impossible. Devoir subir ce regard horrible .. Entre la pitié et la moquerie .. Ou je ne savais quelle chose encore .. Il pouvait très bien prendre le téléphone et appeler l'hôpital psychiatrique. Ou m'y amener en me portant dans ses bras comme il avait pu le faire il y a peu de temps. Qu'un Dieu me vienne en aide.

    Je me demandais vraiment s'il fallait que je me remette à parler. Malheureusement, je ne savais pas du tout ce qu'il se passerait si j'ouvrais la bouche. Je pouvais sortir quelque chose d'assez intelligent, ou au contraire quelque chose que je regretterais tout de suite. Par exemple, parler de ma peluche hippopotame à la triple identité serait un coup à me faire passer pour plus étrange que je ne l'étais déjà. Parler de mes parents .. Pas un bon sujet non plus. Je ne comprenais toujours pas comment ces deux là -jack et ma mère- s'étaient mis ensemble. Ils ne se ressemblaient tellement pas ! Et bien entendu, le hippie n'avait aucune notion de ce qu'était le ménage .. et j'étais toujours obligée de passer après lui. Ramasser tous ses vieux caleçons -il porte chaque caleçon 7 jours pour protéger la nature .. ben voyons ..-, me bruler les doigts avec les joins encore tous chauds écrasés sur la moquette, nettoyer les tâches de couleurs indéfinissables sur les tables avec des orgies -uniquement de nourriture, j'espère- .. Cela faisait partie de mon quotidien. Il n'était pas si mal par rapport aux anciens petits amis de ma mère depuis que mon père était parti, remarque. On avait eu droit au repris de justice, à l'empailleur, au psychopathe .. Il avait toute une collection de couteaux et me les montrais tous les soirs avant que j'aille m'endormir .. Absolument effrayant. J'avais beau rappeler à ma génitrice son mauvais goût pour la gente masculine, elle n'en faisait qu'à sa tête et trouvais des plus barjos encore. J'espérais que cet aspect de la personnalité ne se transmettait pas de génération en génération .. Je n'étais jamais -enfin à mon souvenir- tombée amoureuse, et j'espérais que si ça arrivait un jour cela ne serait pas de juste la personne qu'il ne fallait pas. Entre Aiden et Adriel, j'avais tendance à pencher vers Adriel. C'était mal, très mal. Aiden avait tout du garçon parfait qui ne m'attirerait jamais de problèmes .. et même si Adriel pouvait être charmant à ses heures, il n'en restait pas moins que sa compagnie n'était pas vraiment sans risques. Peut-être que c'était pour ça que je voulais le fréquenter. Parce que j'avais un penchant pour les « mauvais garçons » ou en tout cas ceux qui avaient un côté dangereux. Je n'avais pas déclaré vouloir arriver à un but sentimental avec le vampire de toute façon mais .. Était-ce mal de dire que j'en avais pourtant affreusement envie ? Il fallait que je me fasse une raison. Il n'y avait aucune chance au monde que le garçon qui se trouvait à côté de moi tombe amoureux de moi, veuille m'épouser, que nous vivions dans un château et que nous vivions heureux jusqu'à la fin des temps. Cette idée semblait pourtant tellement fabuleuse lorsque je l'évoquais à l'intérieur de ma tête. En ces moments, je ne me reconnaissais quasiment plus ! Ca devait être un coup de ces fameuses hormones dont on parlait tant. Ce n'était pas non plus comme si j'allais me jeter sur Adriel pour le violer ou quoi que ce soit .. Cette perspective me semblait aussi dégoutante que lorsque je l'imaginais avec n'importe qui. Retenez ça les enfants : LE SEXE, C'EST MAL. (Et la drogue aussi!)

    Il prit mon menton dans ses mains pour relever ma tête. Alors que ses mains étaient aussi froides que la glace, toute ma figure devait surement être en feu. Cela ne provoquait pas des sensations désagréables, bien au contraire, mais j'étais incroyablement gênée de devoir le regarder en face. Je levais le regard et plongeais mes yeux dans les siens. Une suite d'images me passa devant les yeux et j'attendais qu'il fasse un mouvement. En le regardant comme ça, j'avais envie de l'embrasser. Sur la bouche, je voulais dire. Et avec la langue, tant qu'à faire ! Je fronçais les sourcils. Il n'y avait pas de musique romantique ou quoi que ce soit, mais j'avais l'impression d'entendre des violons à l'intérieur de ma tête. Je mordais ma lèvre. Le moment me sembla durer indéfiniment alors qu'il ne s'était passé que quelques secondes. J'imaginais bien qu'il ne voulait pas m'embrasser ! Seulement j'aurais tellement voulu croire le contraire .. A vrai dire, Adriel m'avait déjà embrassée. Sauf qu'il ne m'avait pas vraiment embrassé moi, mais une de ces hallucinations ou quelque chose comme ça .. Et que ça ne m'avait pas plu du tout. D'autant plus que ça avait été mon premier baiser et que je l'avais imaginé dans une ambiance peut-être un peu plus romantique ? Même si je restais froide comme la glace et avec la profonde conviction de rester seule jusqu'à la fin de ma vie, quelques clichés romantiques restaient bien cachés dans un coin de mon cerveau. Avant d'avoir ce fichu pouvoir, j'étais la fille qui rêvait au prince charmant et qui re-visionnait ses Walt Disney favoris tous les soirs. C'était idiot, mais c'était comme ça. Je me sentais un peu comme la Belle dans la belle et la bête, sauf que la bête dans ce cas-ci était incroyablement jolie et que Belle pas tellement .. J'en avais presque des étoiles dans les yeux. Je retins ma respiration quand il commença à s'approcher de son visage jusqu'à ce que je me rende compte qu'il ne se dirigeait absolument pas vers mes lèvres -qui pourtant ne voulaient que ça, croyez moi !-, mais vers ma joue. Ou mon cou, s'il déviait juste à la fin. Qu'allait-il faire encore ? Et puis pouf. Je sentais ses lèvres encore plus glacées que sa peau se poser sur ma joue puis s'en détacher, alors que je baissais les yeux. Il me sourit, mais j'étais bien trop bloquée pour y répondre. Il me fallait quand même quelques moments -même courts- pour reprendre tous mes esprits. Si tourneboulée juste à cause d'un petit bisou ? Eh bien oui. Je m'appelais Enea et je faisais des montagnes de taupinières. Même si je ne le souhaitais pas le moins du monde, il se recula et remis une certaine distance entre nous. Les images qui passaient dans ma tête e m'avaient jamais traversé l'esprit auparavant, et je me trouvais ridicule d'être si chamboulée à cause d'un garçon que je détestais -ou alors que j'affirmais détester-, il n'y a pas si longtemps. Remarque, même si mon admiration était ultime, je doutais vraiment que nous ne nous re-disputions pas très bientôt. D'après ce que j'avais compris, nous avions tous deux des caractères assez trempés et des avis divergents sur bien des choses. Cela ne faisait qu'augmenter mon excitation par rapport à de prochaines visites. Je n'avais jamais autant pris plaisir à parler.

    « Je n'ose pas imaginer comment tu dois te sentir, Enea. Je ne supporterais pas tout cela à ta place. Je t'admire, vraiment. » Je reprenais ma respiration -il le fallait bien-et écarquillais un peu les yeux. Bien sûr, qu'il ne me disait ça que pour me faire plaisir .. Après tout je n'étais pas une fille qui avait vécu tant d'horreurs dans sa vie et qui avait fait grand chose pour la changer. Je ne savais pas vraiment quelle image il avait de moi, mais je savais très bien moi même qu'il n'y avait aucune raison pour que l'on m'admire. Je rejetais les gens sans essayer de les connaître, j'étais vraiment désagréable, capricieuse, avare et avide, et tellement de choses encore .. Il était vrai que j'étais plutôt douée pour trouver toute une liste de mes défauts. Il n'avait néanmoins aucune raison de dire ça, après tout, je ne l'avais pas formulé d'une façon qui aurait demandé un « merci toi aussi ». J'étais quelque peu intriguée. Est-ce qu'il était possible -même un tout petit peu- qu'il pense ce qu'il dise ? .. Non. Je n'avais pas le droit de me laisser de tels espoirs. J'étais tellement à la recherche de signes qui montreraient qu'il m'aimait bien ou qu'il ne me détestait pas que j'en devenais bien trop renfermée dans mes rêves et illusions. Il fallait que je reste sur Terre. Autant être pessimiste, pour se préparer au pire. On ne pouvait, après, qu'avoir de bonnes surprises. S'il agissait de telle manière qu'il appuyait vraiment ses dires, nous verrions. En attendant, pas de faux espoirs. « Ca va, ça va ! Je n'ai pas besoin qu'on me dise tout ça, ça me gêne horriblement .. Ce n'est pas comme si j'avais besoin qu'on me plaigne. Et encore moins que tu essaies de me remonter le moral en me disant que tu « m'admire » .. Je préfère que tu ne dises rien. Je veux dire, .. zut. Même quand tu es gentil tu m'énerves, mais que tu le saches, je n'aime pas qu'on me fasse des compliments ou des .. trucs du genre. » Je m'éclaircissais la voix. Dans ce fouilli de phrases que j'espérais être à peu près compréhensibles, j'espérais ne pas avoir trop paru froide et ingrate ou .. je ne savais trop quoi. C'était juste que ce genre de choses me rappelait à quel point j'étais nulle et stupide et que je n'en avais pas besoin. Même si ce n'était pas forcement l'intention première de celui qui l'énonçait. « Je ne suis pas le vampire le plus fréquentable, en ce moment... Mais je te laisse le choix. J'apprécie ta compagnie, plus que tu ne l'imagines, apparemment. Et je n'en peux plus de faire comme si tu m'agaçais. » J'essayais tout de même de me détendre et d'esquisser un sourire. C'était beaucoup plus simple et facile. J'avais l'impression d'avoir fait ça toute ma vie. C'était beaucoup plus facile lorsque je suivais ses expressions faciales de toute façon. Lorsqu'il me semblait amusé j'avais envie de m'amuser, lorsqu'il me semblait plus sérieux j'essayais de l'être. C'était assez normal, en somme. Même si j'essayais de ne pas me l'avouer, j'aimais le fait qu'il me répète qu'il appréciait ma compagnie. Néanmoins, il y avait toujours cette petite voix qui me rappelait qu'il devait mentir. Une autre qui me disait que c'était Adriel et qu'il devait être sincère. Impossible de me mettre d'accord sur l'approche à avoir. « Même si, parfois, tu en as le don. » Je me mordais la lèvre, toujours en souriant. Inutile de rembrayer sur le sujet, nous en avions déjà suffisamment parlé.
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MessageSujet: Re: Not over yet [Rococodriel]   Not over yet [Rococodriel] EmptySam 4 Juil - 19:23

    « Et tu en as pour longtemps ? J'ai hâte que tu me racontes les potins du lycée. » Les coins de mes lèvres se rabaissèrent tandis que je poussais un long soupir. J'avais presque oublié qu'il allait au lycée, et franchement, je ne voyais pas pourquoi il y allait si c'était pour fournir aussi peu d'efforts d'intégration. Mais je gardais ma bouche close sur ce point-ci et lui répondais. « Aucune idée .. Un mois, deux mois ? J'en ai encore pour un bout de temps encore.. Quand à ce que je revienne au lycée .. » Ma mère m'avait déjà inscrite aux cours par correspondance et avait prévu de me garder enfermée le reste de l'année. Je ne pouvais même pas espérer y revenir un jour. Pourtant, j'étais sure que cela aurait été moins pénible avec lui à mes côtés … Me tenir entre Cassandra et Adriel, le rêve ! Mais puisque jamais rien ne pouvait se passer comme j'aurais voulu que ça le soit, je ne pourrais pas le voir pendant toutes les journées où il y avait cours. « Je doute revenir un jour dans un établissement public. Ma mère est un peu paranoïaque, et je suis déjà inscrite aux cours par correspondance .. Désolée. » Quand aux potins .. Ce n'était pas spécialement parce que je les entendais dans les têtes des autres que je les retenais. Heureusement d'ailleurs, car si j'avais une si grande mémoire, je serais devenue complètement folle avec tout ce que j'avais vu et entendu. « Je pense que n'importe quelle fille saine d'esprit serait de toute façon ravie de faire ce travail là pour toi, sans avoir besoin de pouvoir surnaturel. » Allusion au fait que beaucoup des filles au lycée devaient lui baver sur les pieds et feraient absolument n'importe quoi s'il claquait des doigts. Cela devait être assez énervant, quand on y réfléchissait. « Mais tu pourrais me rendre visite, tu sais .. Étant donné que ce n'est pas facile pour moi d'aller jusqu'à ici .. Il suffirait que tu n'entres pas par la porte et que tu tapes à la fenêtre de ma chambre ou je ne sais quoi .. Enfin si tu en as envie, bien sûr. Enfin je te dis ça comme ça, ma fenêtre t'est ouverte. » Je venais ouvertement de l'inviter chez moi et j'en étais plutôt fière. Bien que je me sentais toujours aussi ridicule, j'avais au moins eu le cran de formuler cette proposition. Puis, rien. Je ne savais pas quoi dire. Alors, me remémorant ce que j'avais pu voir dans les différentes pièces que nous avions traversé, je posais une question simple. « Tu joues de la musique ? » Je riais -décidément beaucoup d'ailleurs- et me reprenais. « Je suis bête, tu n'aurais pas d'instruments si tu n'en jouais pas .. A part si c'est la .. personne qui habite avec toi qui en joue ! Un piano c'est quand même difficile à transporter, alors je dis que tu en joues. » Mes yeux pétillaient et mon sourire était grand. « Enfin si tu veux bien, j'adorerais que tu me joues quelque chose, ou .. je ne sais pas. Tu sais chanter ? Je suis sure que tu sais chanter ! J'adore écouter toute sorte de musique mais je suis incapable pour ma part d'en faire. »
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